La multitude des droits conduit parfois à la opposer. Certains
droits en contredisent d'autres : c'est par exemple le cas du droit
de grève et du droit des citoyens à un service public minimum.
Droits de première génération
Il s’agit des droits physiques et intellectuels affirmés par la
Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Édictée
dans un contexte libéral, elle reflète les visions de cette époque
en proclamant des droits individuels et universels fondamentaux
tels que la liberté, l’égalité ou encore le droit de propriété. La
proclamation de tels droits a été influencée par la philosophie des
Lumières, et notamment par l’idée du « contrat social »
de Rousseau. En effet, on considère alors que l’homme a des droits
qui lui sont inhérents, les droits naturels ; ceux-ci doivent être
garantis par le pouvoir étatique pour permettre leur exercice
normal.
Aux droits naturels s’ajoutent des droits qui s’exercent dans le
cadre de la société : liberté d’opinion, égalité devant l’impôt ou
encore liberté de pensée. Tous ces droits de première génération
forment un socle sur lequel les autres droits peuvent se
développer.
La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen n'apporte
aucune garantie quant à son application. Elle affirme seulement que
la Constitution devra garantir les droits proclamés par cette
déclaration. En pratique, ces droits sont garanties par l'absence
d'intervention excessive de l'Etat dans l'économie et la société
(ex : liberté d'aller et de venir).
Droits de seconde génération
Il s’agit de droits économiques et sociaux proclamés bien plus
tard, par le préambule de la Constitution de 1946. En 1789, ces
droits n'étaient pas considérés comme fondamentaux à une époque où
la pensée libérale dominait. Mais en 1946, les problèmes
économiques et sociaux étant davantage mis en avant, on cherche à
garantir de nouveaux droits. Les années de guerre et la crise de
1929 avaient en effet conduit la France à faire intervenir
massivement l'Etat dans l'économie et la société ; on compte donc
désormais sur l’Etat pour assurer la prospérité économique et
sociale. C’est dans ce contexte que le préambule de la Constitution
de 1946 affirme le droit syndical, le droit de grève ou encore le
droit au travail. On parle de "droits créances" car on demande
l'intervention de l'Etat pour les garantir (ex : protection
sociale).
Comme pour atténuer les effets du libéralisme, ce préambule se
fait défenseur des droits de l’homme attachés à la société. Les
individus voient désormais leurs libertés individuelles et
collectives garanties.
Droits de troisième génération
Il s’agit des droits dits de solidarité. Datant de la fin du 20
e siècle et du début du 21e siècle, ces
droits récents ont une nature parfois controversée. Parmi ces
droits, on peut citer les droits relatifs à l'environnement et à la
bioéthique. Certains de ces droits n’ont en effet encore qu’une
valeur déclarative et ne peuvent donc être garantis. La Charte de
l'environnement de 2004 a néanmoins été intégrée à la
Constitution.