Du choc pétrolier à aujourd'hui

La fin du XXe siècle est marquée de nombreux bouleversements. De la stagflation des années 1970 aux crises à répétition depuis les années 1990, le monde a connu de fortes périodes de turbulences économiques en peu de temps, après une longue période de prospérité. Les années fastes que la France a connu jusqu’au premier choc pétrolier semblaient faire croire à une croissance infinie. Pourtant, la France a dû subir un chômage important dès les années 1970, chômage qui ne se résorbera jamais.

L’internationalisation des économies a entraîné des interdépendances et ainsi contribué à la propagation rapide des crises. La mondialisation des économies a en effet permis la propagation des crises financières et économiques : une crise locale peut rapidement se transformer en crise mondiale, comme cela a été le cas en 2008.

Pourquoi une telle instabilité ?

Les débuts de la crise

Alors que le dollar est longtemps restée la monnaie mondiale, en 1971, le gouvernement américain suspend la convertibilité du dollar en or. La mesure permettra désormais aux Etats de choisir librement leur système de change ; aussi, l’or n’est plus utilisé comme valeur de base.

Des changes fixes ou des changes flottants ont donc été mis en place.

  • Changes flottants Les taux de changes sont compris dans une certaine marge de fluctuation limitée (ex : le serpent monétaire européen de 1972 fixait une limite à 2,25 %).
  • Changes fixes Ils sont établis par rapport à une devise, par exemple.

Cependant, les monnaies sont généralement reliées au dollar, ce qui permet d’éviter les variations brutales des monnaies sur le marché des changes. Mais la libéralisation des mouvements de capitaux a limité l'importance de ce caractère fixe.

Mais la crise ne résulte pas seulement de la décision de 1971. Certains économistes considèrent en effet que la crise était de toute façon inévitable. D'autres soulignent l'importance de la crise pétrolière dans la crise qui survient dans les pays occidentaux. La décision des pays producteurs de pétrole d’augmenter les prix du pétrole a en effet bouleversé l’économique mondiale. En fondant leurs économies sur le pétrole, les pays de l’OCDE, elles en sont devenus totalement dépendants. Ils ont créé d’importantes sociétés, qui contrôlaient les 4/5 des gisements de pétrole. Ces sociétés versaient des redevances correspondant à 50 % du prix pratiqué aux pays producteurs. Mais ces conditions inégales conduisent les pays producteurs à se rassembler au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) en 1960. Ainsi, dès 1969, la Libye impose un prix du baril à 2,2$ (contre 1,8$ avant), et récupère 55 % des bénéfices. Mais la guerre du Kippour accélère ce mouvement de contestation : des menaces d’embargo sur les exportations de pétrole à destination des pays amis d’Israël font monter la tension. En 1973, les producteurs de pétrole multiplient le prix du pétrole par quatre (1er choc pétrolier en 1973) puis par deux (2e choc pétrolier en 1979). Les pays occidentaux payent désormais très cher leur consommation en pétrole.

Les années 1970 vont ainsi connaître une importante augmentation des taux d’inflation jusque dans les années 1980. De nombreuses politiques vont alors être mises en place pour tenter d’enrayer le phénomène.

Quelles sont les conséquences de cette instabilité ?

Un contexte chaotique

La crise des années 1970 est caractérisée par des éléments inconnus à l’époque. Les crises précédentes n'avait jamais revêtu de telles caractéristiques. Si le chômage ou encore la chute des investissements constituaient des critères connus d'une crise, l’inflation qui s’y est ajoutée ne l’était pas ; l’inflation ne survenait auparavant qu’en période de guerre ou de façon brève selon les évènements. Aussi, le taux d’investissement est alors descendu, et la production a reculé. Cette période marque les début du chômage. Le nombre de chômeurs augmentait, mais le nombre d’emploi, lui, se maintenait en raison de l'arrivée des « baby boomers » sur le marché du travail.

Les différences avec la crise des années 30 sont donc importantes. La dépression n'a pas été aussi importante, il s'agissait d'un simple ralentissement de la croissance, même si celle-ci était composée de courtes phases de récession. L'augmentation continue de la croissance est alors due à l’amélioration constante du niveau de vie, qui n'a pas cessé avec la crise, maintenant ainsi le niveau de consommation. Parallèlement, les échanges commerciaux mondiaux se sont également accrus, contrairement à ce qu'il s'était passé dans les années 30.

Un nouveau capitalisme

Les appareils de production des Etats-Unis vont devenir moins productifs, et le capitalisme va alors devoir se modifier. Les marchés vont s’ouvrir, et, progressivement, les Etats vont se libéraliser. La libéralisation a été contrainte sous la pression internationale, la France n'en fera pas exception.

C'est ainsi que les marchés financiers vont acquérir une place considérable . Mais le système financier international est traversé par des crises importantes à la fin du XXe siècle, comme au début du XXIe. Les flux financiers s’accroissent énormément et rapidement ; les transactions internationales en valeurs mobilières augmentent, tout comme les investissements institutionnels. Les flux financiers sont si importants que les entreprises vont essentiellement se financer par l’émission d’actions. L’ensemble de ces flux a conduit à une instabilité inévitable, qui a conduit à la crise de 2008.

Une lutte ouvrière

Les taux de rentabilité ont diminué progressivement dès les années 1960, essentiellement en raison des coûts de production trop importants. Les salariés s’étaient en effet regroupés en syndicats afin de revendiquer un meilleur salaire. Les conséquences de ces augmentations étant défavorables à l’économie, l’organisation du travail, mise en place au début du XXe siècle, a donc été remise en cause. Mais les travailleurs cherchent à conserver leurs acquis. Malgré les grèves, les conditions de travail ont changé et les délocalisations continuent.pour alléger les frais des entreprises.