Qu’est-ce que le chômage ?
Tout le monde sait ce qu’est le chômage. On connait en revanche
un peu moins la définition du chômeur (au sens du BIT). Il s’agit
:
- D’une personne n’ayant pas travaillé durant une semaine de
référence
- D’une personne recherchant activement un emploi
- D’une personne disponible
Mais cette définition parait restrictive, car de nombreuses
personnes sont en « chômage partiel », travaillant de temps en
temps, ou seulement à temps partiel.
Il y aurait selon Freyssinet un « halo du chômage », qui
montrerait qu’à côté des chômeurs traditionnels existeraient des
travailleurs découragés (chômeurs de longue durée), des
travailleurs dont le temps de travail est involontairement réduit
notamment.
Le chômage est apparu lors de la Révolution industrielle, qui a
permis l’éclosion du salariat, les hommes quittant massivement les
campagnes pour aller travailler en ville. Le chômage est donc
plutôt un phénomène récent dans l’histoire de l’Humanité.
Comment limite-t-on le chômage ?
Divers instruments sont employés pour limiter le chômage, mais
en fonction des périodes, de l’influence de l’Etat sur l’économie
et d’autres phénomènes, ils sont différemment efficaces.
Influence du salaire minimum
Certains considèrent que la mise en place d’un salaire minimum
(en France, le SMIC) accroit le chômage. En effet, les salaires
flexibles (qui peuvent varier en fonction des variations de
l’économie) permettent de faire face à une diminution de la demande
de travail. Lorsque l’activité baisse, les entreprises ne peuvent
plus payer correctement leurs salariés ; elles souhaiteraient donc
pouvoir baisser le salaire de leurs employés afin de restaurer
leurs profits, ce qui permettrait de relancer l’économie. Si les
salaires sont rigides à la baisse (car il y a un salaire minimum,
l’employeur ne peut pas aller en dessous), ils ne peuvent pas
s’adapter à une baisse de l’activité économique.
Le rôle de l’Etat
L’Etat permet de limiter le chômage, car son importance lui
attribue un rôle d’égalisation sociale.
Cela peut passer par l’aide pécuniaire de l’Etat, par le biais
de l’indemnité chômage. Certains pays considèrent qu’accorder une
indemnité aux personnes sans emploi favorise la prolongation de
leur statut de chômeur. En revanche, les pays scandinaves
privilégient l’assistance aux chômeurs.
L’indemnité chômage est critiquée par de nombreux économistes,
car elle contribuerait à allonger la période de chômage. Selon la
théorie du Job Search, un chômeur restera d’autant plus longtemps
inactif qu’il bénéficiera d’une aide, car il pourra attendre plus
longtemps de retrouver un travail. En revanche, d’autres estiment
que rechercher plus longtemps un travail permet de trouver un
travail plus adapté à leurs qualifications, de qui engendre à
priori un accroissement de la productivité.
L’Etat met également en place le Pôle emploi, destiné à faire
rencontrer l’offre et la demande de travail.
L’Etat peut procéder à une relance, ou pratiquer des politiques
dites de stop and go . Il va ainsi relancer l’économie en
augmentant le chômage pour diminuer l’inflation par exemple.
Ces politiques se fondent sur l’arbitrage qu’il existerait selon
Samuelson et Solow entre inflation et chômage (fondée sur la courbe
de Philips). On cherche alors à diminuer l’inflation lorsqu’elle
est trop forte, au risque d’augmenter le chômage, et inversement.
Ces politiques ont largement été utilisées dans les années 50 et
60. Mais l’efficacité s’est avérée limitée lorsque les crises des
années 70 ont mêlé l’inflation et le chômage (ce qu’on appelle la
stagflation).
Le rôle du progrès technique
Le progrès technique, avec l’émergence de machines remplaçant
souvent le travail de l’homme, contribue à accroitre le chômage
d’une certaine façon. Alors que le taylorisme avait substitué le
travail à la chaine au travail nourrit d’un véritable savoir-faire,
on a assisté à l’apparition des machines remplaçant ce travail non
qualifié. Les travailleurs non qualifiés ont donc désormais plus de
mal à trouver un emploi.
Mais pour certains, le progrès technique ne fait qu’accroitre
les inégalités entre les travailleurs car les entreprises vont
limiter la production demandant des travailleurs peu qualifiés, et
augmenter celle demandant des travailleurs qualifiés. On va
progressivement faire appel à davantage de travailleurs qualifiés
et le nombre de travailleurs non qualifié va de ce fait augmenter.
Le chômage des non qualifié étant important, les salaires vont être
revus à la baisse.
Le rôle des entreprises
Lorsque l’Etat met en place des mécanismes susceptible de faire
baisser le chômage, ils comptent sur la participation des
entreprises, qui doivent « jouer le jeu » des pouvoirs publics. Si
par exemple l’Etat décide de diminuer la pression fiscale en
abaissant la TVA, les entreprises ne doivent pas augmenter leurs
marges pour autant. En effet, si les entreprises adoptent ce
comportement de marge, elles limitent les effets positifs de cette
relance économique car les estimations faites par l’Etat sont alors
faussées.
Les entreprises, peuvent, en cas de crise essentiellement,
limiter leurs pertes en licenciant en masse. Cela leur permet de
restaurer leurs profits, et de réembaucher alors. Mais le chômage
ayant augmenté, les salaires sont revus à la baisse (car le pouvoir
de négociation des salariés est faible, n’étant pas dans une
situation favorable). Les entreprises peuvent donc embaucher à
nouveau, en ayant limité leurs couts.
C’est ce qu’on appelle le « layoff recall », qui signifie le
licenciement, puis la réembauche consécutive des mêmes
personnes.