Fonctionnement
Les agents de l’Etat ne disposent que d’un pouvoir d’exécution
des décisions prises par leur hiérarchie. Seules les autorités
centrales gèrent les affaires du pays, et donc aussi bien les
affaires nationales que les affaires locales. Les entités locales
ne disposent donc d’aucune autonomie, le pouvoir étant totalement
centralisé ; elles n'ont donc pas le statut de personne morale ni
d’existence juridique qui leur permettrait d'être plus
indépendant.
La France a longtemps considéré la centralisation comme la seule
alternative ; on pensait alors que donner des pouvoirs à des
autorités locales pouvait conduire à des révoltes, des
désorganisations massives et à l'absence de soumission au pouvoir
central. On considérait en effet que le processus de centralisation
permettait d’assurer un certain ordre social et politique, les
décisions étant homogènes. La lutte contre toute forme de
regroupement susceptible de nuire à l’unité centrale était donc une
priorité à une époque où l'on se méfie du peuple.
Remise en cause de la centralisation
Après la Révolution, le système centralisé a été remis en cause
car considéré trop rigide (car ne permettant pas la mise en place
rapide des décisions) et peu en accord avec le principe
démocratique. La France était un pays trop vaste pour qu'une
centralisation efficace puisse exister. Au contraire, la
décentralisation permet d'adopter des décisions rapides et en
accord avec la population locale car les représentants se trouvent
au coeur de la vie quotidienne locale.
La centralisation a néanmoins été appliquée dans le courant du
XIXe siècle, ce qui confirme l'idée selon laquelle la France a été
un pays largement centralisateur.
Aujourd'hui la France ne repose pas sur un système de pure
centralisation pour éviter la paralysie. On considère désormais que
la division du territoire est nécessaire pour créer des autorités
locales, constituant ainsi des circonscriptions
administratives.
Sur ce fondement ont été crées la commune et le département,
soumis à une autorité suprême : le préfet. La mise en place
d’autorités étatiques au niveau départemental, puis régional,
permettent au pouvoir central d’exercer un contrôle sur les actions
effectuées à l’échelon local. Si ce contrôle a pu être important,
l’autonomie s’est progressivement installée, et l’on ne considère
plus autrement l’organisation administrative française qu’avec la
décentralisation.