Première école d’économiste, la physiocratie s’imposa donc
jusqu’à l’arrivée d’Adam Smith et des nouvelles idées libérales
.
Qu'est ce qu'est la physiocratie ?
La physiocratie repose sur un certain nombre de préceptes.
Une politique du laisser faire
Les physiocrates préconisent le laisser-faire, et donc la
liberté du commerce. Turgot préconise par exemple la liberté du
commerce intérieur et extérieur ainsi que la suppression des
corporations interdisant la liberté du travail. Pour les
physiocrates, toute l'économie doit être libérée des entraves
institutionnelles. Pour eux, il existe un ordre naturel des choses
reposant sur la liberté, qui ne peut être remis en question par
l'intervention de l'Etat.
Les physiocrates divisent la société en classes sociales et en
différents secteurs car la conception rationnelle des physiocrates
se fonde sur la société agricole, caractéristique de la France de
l’époque.
Une distinction est tout d’abord opérée entre l’agriculture,
source de richesse, et l’industrie, considérée stérile. L'industrie
est stérile car elle ne fait que transformer ce qui est produit par
l’agriculture. Ainsi, pour les physiocrates, seule
l’agriculture permet de dégager un produit net, un surplus
qui permettrait un progrès économique ; il s’agit donc du
moyen privilégié pour dégager davantage de richesses.
Quesnay étudie la production et les relations économiques pour
décrire ces mouvements de création de richesse. Il crée le
« tableau économique » pour décrire la
circulation des richesses entre les différentes classes de la
société. Ce tableau distingue trois classes : la classe des
propriétaires, la classe productive et la classe stérile. Puisque
seul le travail agricole apporte la richesse, seuls les
travailleurs de la terre sont une classe productive (et donc les
paysans). La classe composée des artisans et des commerçants est
stérile. Il décompose donc la société économique en 3
classes :
- les agriculteurs (paysans et fermier)
- propriétaires fonciers
- la classe stérile (artisans, commerçants), qui ne participe pas
à la création de richesses
La théorie de Quesnay se fonde en effet sur la production et sa
répartition. Les propriétaires donnent en amont des avances pour
que les acteurs de la classe productive puissent travailler (mise
en place des outils nécessaires, etc.). L’argent dégagé par la
production reviendra ensuite sous forme de rente à ceux qui avait
consenti l’avance ; les propriétaires seront donc nourris par
la classe productive. Ce circuit économique doit
être toujours respecté pour que l'économie fonctionne. Pour les
physiocrates, il s’agit d’un ordre économique naturel, auquel le
Prince doit se soumettre.
Les lois économiques
En référence au droit naturel, les physiocrates estiment qu’il
existe des lois économiques, qui ne dépendent pas des circonstances
ou du gouvernement. La liberté économique est favorable aux
individus, qui sont plus libres, mais aussi à l’intérêt général
dans son ensemble. L’ordre économique est en effet considéré comme
l’ordre naturel des sociétés ; la société ne
reposerait donc pas sur un ordre moral ou religieux, contrairement
à ce que l'on affirmait à l'époque.
Ces lois gouvernent les relations entre les individus.
L’économie prime donc sur le politique, qui doit s’y soumettre.
Qui sont les physiocrates ?
François Quesnay fonde ce courant de pensée. Il va être rejoint
par un certain nombre de personnalités comme Mirabeau, premier
converti à la doctrine, de Baudeau et de Dupont de Nemours
(qui invente le terme de physiocratie).
Mais on peut citer d’autres précurseurs du courant :
Vincent de Gournay, Richard Cantillon ou encore Anne Robert Jacques
Turgot.