Politique monétaire

Politique monétaire

L’impulsion des théories monétaristes a conduit, à partir des années 1980, à leur donner un rôle primordial dans la régulation de l’activité économique. Utilisée par le biais de la quantité de monnaie en circulation, la politique monétaire se fonde sur le rôle de la monnaie sur l’activité économique. La monnaie n’est donc pas neutre, et permet d’influencer l’activité, notamment en agissant sur les taux d’intérêt à court terme.

Le contexte a accru l’opportunité d’un recours à la politique monétaire. Les libéralisations importantes du contrôle des changes, ainsi que la libre circulation des capitaux au sein de l’Union Européenne.

Les objectifs

Les objectifs de cette politique varient en fonction des choix politiques. Mais on peut considérer qu’il s’agit majoritairement de lutter contre l’inflation, même s’ils peuvent avoir pour objet le plein emploi ou la croissance.

La baisse du taux d’intérêt va ainsi permettre l’augmentation de l’investissement car investir coute alors moins cher. Cette baisse s’établit par la mise en place de mesures d’open market. Ces dernières consistent en des propositions de montant faites par les banques commerciales pour acquérir de la monnaie centrale (ces établissements fixent le taux qu’ils sont prêts à payer pour en avoir et ainsi se renflouer).

Lé crédit bancaire peut également être une source de dynamisation de l’activité. Les ménages peuvent ainsi faire plus de crédits, et essentiellement, plus de crédits à la consommation. C’est ce qui avait été mis en place durant les « Trente glorieuses », dans le cadre du contrôle des quantités de monnaie. On tentait alors d’orienter les crédits vers des secteurs précis ; mais l’encadrement du crédit a été abandonné en 1987 en raison de la possibilité des agents de se tourner vers d’autres financements (auprès de banques étrangères).

Mais la politique monétaire expansionnisme trouve ses limites dans l’impossibilité de baisse permanente des taux d’intérêt ; c’est la trappe (niveau au-dessous duquel le taux d’intérêt ne peut descendre). Keynes préconise alors de revenir à une politique budgétaire.

Le système des banques centrales

Les banques centrales ont pour principal objet la régulation des taux d’intérêt à court terme. Mais les banques centrales ne fonctionnent pas toutes de la même manière. Il conviendra essentiellement d’étudier celui de la Banque Centrale Européenne.

Le système européen de banques centrales lie la BCE et les banques centrales nationales (BCN). Depuis 1999, la BCE a la charge de la politique monétaire des pays ayant adopté l’euro ; elle seule peut autoriser l’émission de billets de banque en euros (émis par le SEBC). Son objectif principal est s’assurer la stabilité des prix au sein de la zone euro (art. 105 du traité de Maastricht). Les Etats membres n’agissent donc plus dans ce cadre. La politique monétaire s’inscrit donc dans le cadre européen, qui utilise l’outil des taux d’intérêt pour stabiliser les monnaies. Dans ce cadre, la BCE met en œuvre trois stratégies :

-          Opérations d’open market

La BCE a l’initiative de ces opérations. Cela permet de fournir de la liquidité aux banques commerciales, avec des taux d’intérêt, les taux directeurs. Ces taux vont ensuite être répercutés par les banques commerciales sur leurs clients.

-          Facilités permanentes

Les banques peuvent, lorsqu’elles n’ont pas pu bénéficier de l’opération d’open market recourir aux facilités permanentes. Elles peuvent par ce biais déposer des liquidités (facilités de prêt) avec des taux d’intérêt plus faibles que dans le cadre de l’open market ou en demander (facilités de prêt marginal), avec des taux plus élevés.

-          Réserves obligatoires

Les établissements de crédit doivent disposer d’une quantité suffisamment importante de monnaie centrale sous forme de réserve établie au niveau du SEBC. Le taux des réserves obligatoires est de 2%.