La croissance n’est en effet pas un phénomène toujours continu.
Elle connait des crises aux origines diverses, dues à des
facteurs endogènes ou exogènes
(le choc pétrolier par exemple).
Théorie des cycles
De nombreux économistes se sont penchés sur la question des
cycles de l’économie. Il convient d’étudier les principales
théories qui en ressortent.
Kondratieff et les cycles longs
L’économiste russe, après avoir observé une série de mouvements
longs dans la période 1770-1920 dans quatre pays
industrialisés (France, Etats-Unis, Angleterre,
Allemagne), considère qu’il existe deux phases qui se réitèrent de
façon régulière :
- Phase A : ascendante. Les prix et
la production augmentent durant cette période.
- Phase B : descendante. Les prix baissent,
ainsi que la production. C’est la déflation.
Ces deux périodes durent une vingtaine d’années. Entre ces deux
phases, un plateau dure une dizaine d’années. Ce fut par exemple le
cas entre 1849 et 1896 : jusqu’en 1873, la production
s’accroit et les prix sont élevés, puis la déflation s’installe
jusqu’en 1986.
Juglar et les « cycles majeurs »
Les cycles d’affaires de Juglar correspondent à quatre
phases :
- Phase d’expansion : hausse en volume de
la production, inflation car la demande augmente et les prix avec
elle. La production entraîne un accroissement des profits.
- Phase de crise : crise financière,
faillites.
- Phase de dépression : déflation et
contraction de la production.
- Phase de reprise : le cycle repart, il
est à son minimum.
On a donc le schéma suivant :
Expansion – crise – dépression – reprise
La durée de ces cycles est de 6 à 10 ans. On
peut voir qu’il y a deux retournements, correspondant d’une part à
une surchauffe de l’économie (l’offre a augmenté car elle devait
s’adapter à l’afflux de demande, mais l’offre est devenue
supérieure à la demande), d’autre part à une nouvelle expansion.
L’économie est donc toujours en déséquilibre.
Pour comprendre le mécanisme, Juglar prend pour exemple les
économies des pays industrialisés. Il montre que les cycles
d’affaires sont dus à l’essor de l’industrie. Les
échanges internationaux favorisent la propagation de cet essor, ce
qui conduit à former des cycles.
Kitchin et les cycles mineurs
Il s’agit de cycles d’environ 40 mois, de faible amplitude. Il
n’y a donc pas de grandes crises comme il n’y a pas de grande
expansion, mais simplement des variations. Juglar montre que
l’ensemble des micro décisions conduit à faire
émerger la crise : lorsqu’un agent économique diffère par
exemple sa consommation, ou lorsque l’Etat décide d’augmenter les
impôts.Ce sont toutes ces petites décisions, qui en s’accumulant
conduisent à créer ces variations.
Schumpeter et le regroupement des cycles
L’économiste considère que l’ensemble de ces cycles peuvent être
conjugués : un cycle Kondratieff correspond à 6 cycles Juglar
et à 3 cycles Kitchin.