Bienfaits du travail ?
Le travail est nécessaire à faire vivre les hommes ; la nature
ne lui suffit plus lorsqu’ils se regroupent. Les hommes doivent
donc travailler ; les esclaves s’en chargeaient auparavant, mais
les Lumières vont raviver l’image que les hommes se font du
travail. Selon eux, le travail libère l’homme de son ennui et
permet le progrès.
C’est donc progressivement que le travail s’est révélé être un
moyen d’accomplissement personnel. Aujourd’hui, les hommes veulent
travailler, cherchent du travail, et s’ennuient généralement
lorsqu’ils n’en ont pas. On considère désormais que le travail
permet de s’émanciper puisqu’il donne des ressources déterminantes
pour l’évolution de sa vie. Selon Pascal, le travail est un moyen
de se divertir, d’oublier sa condition, et donc d’oublier la pensée
de la mort.
Conditions de travail
Evolution
L’évolution technique, les nouvelles organisations du travail
ont conduit à de nouveaux modes de production, entrainant ainsi
d’importantes conséquences au niveau des conditions de travail.
L’ère industrielle a apporté avec elle une division du travail, un
travail à la chaine et des conditions de travail difficiles. On est
ainsi parvenu à une déshumanisation, déjà condamnée par Marx.
Celui-ci considérait le travail comme aliénant ; les travailleurs
sont exploités, ils ne travaillent qu’en échange d’un salaire, et
au profit de celui qui les exploite. Charlie Chaplin montre ainsi
d’un regard amusé les difficultés du travail à la chaine dans Les
Temps Modernes.
La condamnation de ces conditions de travail et l’avancée
technologique vont conduire à plus d’humanisme. Les machines
remplaçant progressivement les hommes dans les tâches difficiles,
et ils deviennent plus des « contrôleurs » de ces systèmes que des
travailleurs. L’informatique a donc contribué à la mutation du
travail, qui de ce fait a vu sa durée diminuer. Les hommes
disposent donc désormais de d’avantage de temps libre, ce qui
confirme l’aspect libérateur du travail. Mais il convient de
signaler que les travaux pénibles et répétitifs retirent cet
avantage. Aussi, les pays ne considèrent pas tous de la même
manière le travail et les modes de production aliènent toujours au
sens de Marx les travailleurs de certains Etats du monde.
Revendications
Les conditions de travail ouvrières ont été remises en cause dès
l’ère industrielle. Les lois ont permis de limiter les dégâts de
cette condition ; on veut alors établir une législation protectrice
du salarié. Dans cette optique, les ouvriers se battent pour que
leurs droits soient établis. Le gouvernement finira par prendre en
considération cette lutte, et on assistera ainsi à la mise en place
de la première loi importante à ce niveau qui est celle de 1841
relative au travail des enfants, par laquelle la durée de travail
est limitée pour les mineurs de moins de 16 ans. Mais c’est bien la
loi de 1884, loi Waldeck-Rousseau, qui crée le droit du travail en
autorisant la création de syndicat. C’est donc par la suite, en
1895 que la Confédération générale du travail (CGT) est crée. Cette
création va ainsi permettre de mieux appuyer les revendications
ouvrières et d’améliorer les mesures mises en place pour les
ouvriers. Plusieurs lois sont donc édictées dès le début du 20e
siècle, puis c’est en 1936 avec le Front Populaire que les congés
payés vont véritablement permettre aux ouvriers de mieux vivre. Ce
sont ensuite les lois relatives à la durée maximale hebdomadaire
qui se mettent en place avec celles relatives à la durée de 39
heures, puis de 35 heures. Des garanties sont également établies :
le SMIG qui deviendra le SMIC, le droit du licenciement…
Aujourd’hui, la logique est moins la revendication que la
négociation entre le gouvernement et les syndicats. On recherche
surtout le compromis, l’entente, et plus tant l’affrontement.
Situation actuelle
Le travail autrefois bien rémunéré a bien changé. L’évolution
des technologies, et notamment internet a contribué à diminuer le
prestige de certaines professions ; mais elle a en même temps
conduit à en revaloriser d’autres. On aboutit ainsi à une
moyennisation des emplois. Aussi, on considère aujourd’hui que le
travail est un moyen de réussite sociale, et donc un moyen de
s’épanouir dans la société. La vision du travail a donc beaucoup
évolué du fait des technologies avancées, des différentes
législations et des négociations effectuées.
Le chômage qui a suivi l’époque des trente glorieuses a conduit
à aménager différemment le travail lui-même. Différentes mesures
sont imaginées pour contrer un chômage persistant dû d’une part au
premier choc pétrolier, d’autre part à l’arrivée de main d’œuvre à
bas cout. On met donc en place d’autres forme de travail ; c’est
dans ce cadre qu’apparaissent le travail temporaire, le travail à
temps partiel ou encore le Contrat à durée déterminée (CDD). Ces
formes vont par la suite engendrer une précarisation du travail,
avec des salariés qui ne disposent plus d’emploi stable et donc de
revenus stables. Ces modifications ont aussi fait émerger les «
travailleurs pauvres », et donc la précarité des travailleurs.