Les conceptions de la religion dépendent des différentes
croyances.
Christianisme, judaïsme, islam
Les chrétiens représentent environ 30 % des croyants dans le
monde, les juifs moins de 1 % et les musulmans environ 20 % (selon
certains spécialistes, cette religion devrait voir croitre le
nombre d’adeptes dans les prochaines décennies). Ces trois
religions ont été la source de violents affrontements, perpétrés à
différentes époques.
Le Judaïsme est la première de ces trois religions à naître ;
elle se fonde sur une conception monothéiste : il n’existe qu’une
seule puissance, qu’un seul être éternel. La conquête de la Terre
Promise en Palestine, puis la création du royaume d’Israël
conduisent à affirmer la religion juive ; les juifs se dispersent
ensuite (diaspora) sur le territoire romain, et sont alors
persécutés. Certains connaissent de grandes fortunes, alors que
d’autre subissent les pogroms en Russie. N’exerçant que des
activités commerciales, car les autres activités leur sont
interdites, les juifs acquièrent une certaine protection auprès des
. Malgré cela, de nombreuses mesures sont prises contre les juifs
et un antisémitisme se formera progressivement en raison de
l’influence que certains auront sur l’économie. Le XIXe siècle met
en avant ce rejet des juifs, qui sera véritablement effectif avec
l’arrivée d’Hitler sur la scène politique. Après la seconde guerre
mondiale, l’Etat d’Israël sera proclamé en 1948.
Le christianisme, au départ secte messianique, devient au IVe
siècle religion officielle de l’empire romain. Les différences de
doctrine au sein même du christianisme conduisent à des croisades
au XIIe siècle. L’éclatement des doctrines conduit par la suite à
créer le protestantisme. Par la suite, à la fin du XVIIIe siècle,
le clergé a acquiert un pouvoir important au sein de l’Etat ; à
cette époque avaient déjà été mises en place les règles relatives
au célibat des prêtres etc. ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que
la tendance va s’inverser. Le Concordat reconnait en 1801 que le
catholicisme n’est pas la seule religion de France ; la loi de 1905
met ensuite en place la laïcité.
L’islam est la plus récente de ces religions. Elle vient du
prophète Mahomet, rédigeant ce que lui dicte l’ange Gabriel. Elle
repose sur cinq piliers que sont : le témoignage de foi, le
pèlerinage à la Mecque, le jeûne du Ramadan, l’aumône et les cinq
prières quotidiennes. A la suite de la mort de Mahomet, les Arabes
prennent Jérusalem, et s’étendent sur beaucoup d’autres
territoires. L’Afrique noire connait ainsi une islamisation. Les
croisades impliquent également les musulmans au Moyen-âge. Au XXe
siècle, l’islam est très varié. La Turquie devient laïque, les
Frères Musulmans sont constitués, puis les islamistes terroristes
se démarquent des musulmans modérés suite aux attentats du 11
septembre.
Effets de la religion
La religion apporte au croyant des valeurs et contribue à le
civiliser. Elle interdit en effet certains actes, en valorise
d’autres, ce qui permet à l’homme de se former et de transmettre
ces valeurs. La religion permet donc au croyant de mieux vivre en
société.
Mais à ce rôle bénéfique de la religion s’ajoute le refus
éventuel d’accepter les religions autres que la sienne. Cela a
toujours conduit à d’importants affrontements.
La religion est également liée à l’Etat. Certains pays
continuent à confirmer cette liaison. La France en revanche a opéré
la distinction de l’Eglise et de l’Etat par la loi de 1905, comme
l’a fait la Turquie en adoptant le principe de laïcité. Mais c’est
bien avant que les prémices de cette distinction apparaissent ; dès
l’époque des Lumières, on veut limiter le pouvoir du religieux qui
dicte alors toute la vie civile. C’est ainsi qu’on enlève en 1792
au prêtre sa faculté d’officialiser les mariages, décès,
naissances. Les républicains vont largement contribuer à effacer
toute trace de religion en France.
La religion a différents effets en fonction de ce qu’elle
prodigue. C’est ainsi que Max Weber est parvenu à cette conclusion
dans son fameux ouvrage L’Ethique protestante et l’esprit du
capitalisme. En constant les inégalités sociales qui existaient
entre protestants et catholiques en Allemagne, il émet certaines
hypothèses. Il considère que les valeurs du protestantisme sont en
accord avec l’esprit du capitalisme.
Avenir de la religion
Selon Malraux, « Le XXe siècle sera religieux ou ne sera pas. »
Alors fin du religieux ou pas ? Assiste-t-on à un « désenchantement
du monde » ?
La religion catholique s’est progressivement atténuée en France.
L’explication est complexe. Les philosophes du XVIIIe siècle
considéraient que, les avancées scientifiques ne pouvant pas
confirmer ce que la Bible, la Torah ou le Coran établissaient, la
religion serait amenée à disparaitre. Cependant, il ne peut s’agir
de la seule explication puisque certains pays conservent une place
importante à la religion, et que les lieux de culte ne
désemplissent pas. Ainsi, la raison ne conduit pas nécessairement à
limiter la religion, qui perdure alors même qu’elle ne peut être
appuyée par la science.
On a pu croire que les pays pauvres seraient plus enclins à la
religion puisqu’espérant une vie plus prospère. Mais ça n’est pas
confirmé puisque des pays riches comme les Etats-Unis ont toujours
une attache importante à la religion ; les américains se sentent
libres même en priant. A l’inverse, les français non-croyants ne
veulent pas se soumettre à une volonté divine et veulent se sentir
maîtres de leur vie et de leur volonté.
Le principe de laïcité en France permet à chacun d’exercer
librement son culte ; il n’existe donc aucune religion d’Etat.
Cette distinction entre le religieux et l’Etat permet d’assurer
l’indépendance de l’un par rapport à l’autre, même si l’Etat
contribue toujours à assurer l’effectivité de l’exercice des
cultes. L’arrivée de l’islam en France, aujourd’hui deuxième
religion de France, rappelle au pays qu’il ne faut privilégier
aucune religion dans un respect de la laïcité.