Science et technique

Pour définir correctement les sciences et techniques, il faut bien distinguer ces deux notions. La science représente le savoir en lui-même, elle n’a pour seul but que d’agrandir le patrimoine culturel ou le savoir humain. La technique représente les outils mis en œuvre par la science. C’est donc la technique qui va avoir un impact sur la société. On peut cependant noter que les sciences et la technique sont intimement liés car la science a parfois, et de plus en plus aujourd’hui, besoin de la technique pour se perfectionner. C’est par exemple le cas de l’astronomie, domaine dans lequel l’avancée technique extraordinaire des télescopes a permis des améliorations dans la compréhension de l’univers.

Evolution de l’homme

Le rapport aux sciences a évolué en fonction des époques et des mœurs qui s’y sont associées. Selon Auguste Comte, l’humanité connait trois phases de développement, que sont :

  • L’âge théologique où tout est magique et dirigé par les dieux.
  • L’état métaphysique, où la philosophie nait à l’époque de Socrate et Platon. Et implique donc un questionnement rationnel sur la condition humaine et les croyances religieuses.
  • L’état positif : l’homme doit se détacher de toute superstition, et seule la science a valeur de preuve pour cette humanité.

Il apparait que l’homme à travers le monde a cherché à améliorer ses conditions de vie, qu’il s’agisse des diverses méthodes découvertes en médecine que grâce à la découverte du feu. Cependant, toutes ces découvertes établies par les chercheurs peuvent sortir d’un cadre éthique préalablement accepté par la société. L’éthique forgée par l’ensemble des traditions héritées du passé relatif aux différentes religions et cultures des peuples peuvent rentrer en opposition avec les découvertes.

Effets sur la société et implication de l’Etat

L’Etat a un rôle à jouer dans la recherche française, car c’est lui qui la finance. On pourra alors se poser la question de savoir si l’état est suffisamment habile à juger la science pure qui n’apporte aucun intérêt particulier la société car seul la technique a un impact réel et sérieux sur la société.

Seule la technique a des effets sur la société puisque la science n’est que théorique. Celle-ci a des effets positifs indéniables puisqu’elle permet la guérison des cancers ou d’autres maladies graves. L’essentiel de cette technique est donc rendue bénéfique pour la société par le biais de la médecine. Mais d’autres domaines sont concernés tels que l’informatique, l’imagerie médicale, ou encore les transports. Mais la technique n’apporte pas que des avantages pour la société. On a pu constater par l’évolution du siècle dernier qu’elle a notamment provoqué l’aliénation du travail. Selon Edgar Morin, « le développement de la technique ne provoque pas que des processus d’émancipation, il provoque des processus nouveaux de manipulation de l’homme par l’homme ». C’est le cas de l’aliénation de la nature, qui est saccagée par les nouvelles technologies pourtant utiles à l’homme ; c’est le « saccage de la terre » selon Heidegger.

Si les hommes ont des besoins relativement faibles, l’aliénation culturelle par la technique les a conduits à vouloir toujours plus d’innovation technologique, en décalage avec les exigences de la vie réelle. La technique ne répond pas réellement à des besoins, mais les crée. L’aliénation morale existe aussi puisque la science peut d’une part améliorer la situation de l’homme, mais d’autre part les détruire par des armes toujours plus puissantes.

Contrôles et dérives

Avec l’avènement de la biologie est apparue la bioéthique. La nécessité de fixer des règles est indispensable pour éviter les dérives, et notamment afin d’éviter le brevetage du génome humain. Les valeurs de l’humanité doivent donc être respectées, et c’est ce que les gouvernements tentent dans certains cas de faire.

La science selon Albert Einstein n’est pas à mettre entre les mains de l’homme ; elle semble trop puissante pour être bien utilisée par les hommes.

Enfin, l’extension fulgurante de la technique au 20e siècle est certainement due à la montée du capitalisme, qui pour perdurer nécessite de la croissance et donc de l’innovation.