Sur la religion
A l’époque à laquelle Machiavel écrit, la pensée de la
Renaissance cherche à se détacher des dogmes moyenâgeux. La vision
du monde a totalement changé après les grandes découvertes, la
conception de l’Etat moderne, et la pensée politique séparée du
religieux.
- Ces avancées ont conduit l’homme à pouvoir s’affranchir du
divin, à découvrir et à penser les choses par lui-même.
Considéré comme l'un des fondateurs de la pensée politique
moderne. Il considère que la politique ne doit pas se fonder sur la
religion, mais seulement être le fruit d’un travail humain.
- La fin de la politique n’est pas de l’ordre du spirituel : le
but est la conservation du pouvoir. Ainsi, le devoir du Prince ne
réside pas dans le respect de valeurs chrétiennes.
Son livre Le Prince a de ce fait été interdit par le Vatican
jusqu'en 1929.
Sur la politique
Dans Le Prince, Machiavel distingue les vertus morales des
vertus politiques.
- Selon lui, en politique, la fin justifie les moyens ; la
sagesse politique est hors de toute morale, elle consiste seulement
dans la conquête et le maintien au pouvoir. Le Prince doit avant
tout rechercher l’efficacité.
Le Prince doit avoir les qualités de l’homme d’Etat : la faculté
de s’adapter aux circonstances, et qui a du courage et de
l’intelligence (c’est ce que Machiavel nomme la virtù).
- La virtù n’est pas une vertu morale, mais une vertu politique
qui implique parfois l’usage de la ruse, et donc du mal (tous les
moyens sont bons pour parvenir à ses fins).
- Le Prince doit également avoir les qualités requises pour faire
face aux aléas de la vie politique, aux changements de
circonstances (c’est ce que Machiavel nomme la fortune).
Machiavel laisse de côté les principes moraux car il considère
que la perte du pouvoir par le Prince conduirait à l’anarchie et à
la tyrannie. Ainsi, tout est bon pour éviter ce péril.
Pourtant, Machiavel ne recommande pas la mise en place d’une
tyrannie : la loi doit régner.
- Le Prince doit agir selon la loi, mais aussi selon la ruse, et
donc être à la fois homme et bête.
- Mais il ne doit pas être détesté ; si l’homme d’Etat est un
monstre, il ne peut se maintenir au pouvoir. En revanche, il doit
être craint, pour inspirer le respect.
C’est avec la philosophie de Machiavel que la notion de Raison
d’Etat s’est développée.