Rôle de l’économie dans le fondement des sociétés
Les structures économiques des sociétés constituent leur
fondement. Le processus de production est composé de différents
facteurs (état des techniques, mode d’organisation du travail,
etc.). Le processus productif créé des rapports sociaux.
- Les rapports sociaux et le processus productif constituent un «
mode de production », sur lequel se fondent les structures
politiques, juridiques, etc.
- La vie sociale repose sur le mode de production. Ainsi, la
modification des modes de production conduit à la modification des
modes de production sociale.
Le changement des modes de production, et donc de la base
économique, conduit à une véritable révolution sociale.
- Toutes les structures qui se fondent sur ce mode de production
sont modifiées. De nouveaux rapports de production sont créés, la
sphère sociale n’étant plus adaptée à ces nouveaux modes
productifs.
- C’est ainsi que différents modes de production se sont succédés
dans l’histoire : antique (propriété individuelle et rurale),
féodale (seigneur propriétaire) et bourgeois (détention des moyens
de production par les bourgeois et utilisation de la force de
travail ouvrière).
Le mode de production capitaliste
La production capitaliste repose sur la création d’une
plus-value (différence entre le coût de la main d’œuvre et le prix
de vente de la marchandise produite), conduisant progressivement à
l’accumulation du capital.
- Ce mode de production entraine la constitution d’une classe de
possédants et d’une classe de prolétaires, réduite à la vente de
leur force de travail.
La plus-value revient toute entière au capitaliste.
- Déjà Aristote distinguait la valeur d’usage (ce que l’objet
permet de faire) d’un objet de sa valeur d’échange (ce avec quoi
l’objet peut être échangé).
Pour connaitre la valeur d’échange d’un objet, on prend en
compte le travail humain nécessaire à sa production. Pour ensuite
revendre l’objet, le capitaliste fixe un prix de vente, plus élevé
que ce qu’il a coûté à produire.
- Pour Marx, la plus-value est la part du travail prélevée sur
l’ouvrier qui revient à la classe dominante.
Ce mode de production conduit à l’aliénation du travailleur.
Comme le disait Rousseau, « aliéner, c’est donner ou vendre » ; le
travailleur, en vendant son travail, s’aliène lui-même.
- En se vendant lui-même, le travailleur se retrouve dépouillé,
et dominé par celui qui l’exploite. Le travail fait ainsi de
l’ouvrier une marchandise, une chose.
- A l’inverse d’Hegel, qui voit le travail comme un moyen de
libération des hommes, Marx voit dans le travail le lieu de leur
aliénation.
- Le capitaliste rémunère la force de travail du salarié, au même
titre que n’importe quelle matière première.
Le capitalisme créé des richesses, mais génère des inégalités
sociales entre ceux qui détiennent les moyens de production et
dépossèdent les salariés du fruit de leur travail. Le système
capitaliste ne permet pas à l’ouvrier de se libérer par le travail,
l’objet qu’il créé ne lui appartenant pas : « son travail existe en
dehors de lui ».
- Le salarié vend au capitaliste sa force de travail « pour
s’assurer les moyens de subsistance nécessaires ». Le propriétaire
des moyens de production s’approprie ce travail sans le
restituer.
Rôle de la lutte des classes
La lutte des classes a toujours constitué le moteur de
l’histoire ; une lutte a toujours opposé une classe dominante à une
classe dominée, provoquant la modification du mode de production ou
la destruction réciproque des classes.
- C’est la rivalité entre les classes dans les différentes
époques (homme libre/esclave, seigneur/serf, etc.) qui est à la
base des transformations de la société.
A l’époque bourgeoise moderne, il reste deux classes : les
bourgeois et les prolétaires.
- Les dominants tentent de limiter le pouvoir des dominés, afin
qu’ils ne se constituent pas en classe.
- Les forces de production en sont venues à supplanter les
rapports de production, menaçant ainsi le système bourgeois, qui «
est devenu trop étroit pour contenir les richesses qu’il créé
».
- L’Etat favorise la classe dominante et sert ses seuls intérêts
(par exemple en faisant du droit de propriété un droit de l’homme).
Ainsi, les superstructures sont issues de la structure économique
elle-même : c’est du capitalisme que sont nées les institutions
politiques et religieuses (« la religion est l’opium du peuple » :
la religion endort le peuple qui peut alors être dominé).
Pour Marx, l’opposition entre la bourgeoisie et le prolétariat
devra être dépassée par la révolution de ces derniers. Mais la
révolution prolétarienne ne peut avoir lieu sans conscience de
classe (ce qui distingue une classe en soi d’une classe pour soi),
condition nécessaire au renversement de l’ordre établi.
La révolution communiste
Pour atteindre la disparition des classes sociales, le
prolétariat doit s’élever contre la bourgeoisie.
- La rupture ne peut être brusque, une transition est nécessaire
: la période de dictature du prolétariat.
La transition socialiste, la dictature du prolétariat, doit
permettre d’organiser une société nouvelle, qui repose sur la
disparition de la propriété privée et l’instruction du peuple.
- Apparait alors une société sans classes : les rapports de
domination n’existent plus. C’est le début du communisme.
Avec la société communiste, l’économie ne sera plus au service
du profit, mais de l’homme, de ses besoins.
L’Etat n’aura alors plus de raison d’exister : il peut
disparaître.