Nietzsche

Influencé par Schopenhauer, Nietzsche a été professeur de philosophie avant se retirer pour des raisons de santé.

Sur la volonté de puissance

La volonté de puissance est une lutte entre deux instincts qui tentent de se dominer. L’homme recherche donc la puissance, moteur vital de l’humanité. Ainsi, si l’homme prétend chercher le bonheur, il recherche en fait, à travers lui, la puissance.

  • « Ce que veut l’homme, la moindre parcelle du vivant, c’est un accroissement de puissance. »

Lorsque l’un des instincts remporte la bataille, il peut imposer ses valeurs, interpréter le monde à sa façon ; ainsi le réel n’existe pas, seules les interprétations existent.

  • « il n’y a pas de faits, seulement des interprétations ». Nietzsche considère que la science elle-même est une interprétation : les vérités scientifiques résultent de simplifications, qui permettent aux hommes de se rassurer. Mais ces vérités ne peuvent décrire le réel dans sa complexité, dans sa mobilité, dans sa diversité, etc.
  • Ainsi les hommes créent leurs valeurs. Ils préfèrent le bien au mal, ou encore la vérité à l’erreur : leurs instincts les contraignent à préférer la vérité et le bien.

Les valeurs morales viennent du ressentiment, des instincts humains qui se sont succédés. Les esclaves ont érigé des valeurs morales qui font des anciens maîtres des êtres mauvais ; ainsi nait la morale du ressentiment, qui considère que le « bon » est celui qui est le moins fort possible (non comme auparavant, celui qui est le plus fort).

  • Mais ces valeurs ne sont plus crédibles pour l’homme, qui pourtant n’a pas la force d’en inventer de nouvelles : c’est le nihilisme.

Sur le nihilisme

Le nihilisme est la remise en cause des valeurs.

  • Il entraine soit la dévalorisation progressive et lente des valeurs, pour conduire à un relativisme mou (tout se vaut), soit on tente de créer de nouvelles valeurs. Dans le premier cas, le nihilisme passif, l’homme court à sa perte ; dans le second cas, Nietzsche donne sa chance à l’homme.

Le platonisme pose la vérité comme une valeur fondamentale. Mais cette valeur, dictée par le seul instinct, conduit les hommes dans un gouffre. Cette crise conduit au nihilisme.

  • Nietzsche s’élève contre le platonisme, qui rend la vérité stable et universelle. Au contraire, la réalité du monde est faite de changements, de contradictions.

Nietzsche s’attache à détruire les illusions des hommes. Il montre que ces illusions sont nécessaires à la vie : ainsi de l’illusion de l’existence de Dieu.

  • Le platonisme faisait croire, par les valeurs qu’il inculquait, qu’un monde meilleur aux notre existait. Il enseignait aux hommes qui souffrent ici-bas qu’ils seront rois dans l’au-delà, leur permettant ainsi de mieux supporter leur existence sur terre.
  • Mais l’homme moderne ne croit plus en Dieu, et prend conscience que la croyance divine n’était qu’une illusion. Malgré cela, son besoin de croire persiste, laissant l’homme face à sa détresse.

Nietzsche refuse les valeurs anthropocentristes, qui placent l’homme au cœur de l’existence (l’homme est le centre du monde, le but de son existence).

  • Il s’oppose à la création d’un Dieu dans le but de donner un sens aux choses, et surtout aux souffrances. Les hommes préfèrent ainsi accepter la souffrance pourvu qu’elle ait un sens, plutôt que de supporter que la vie n’ait pas de sens.
  • Nietzsche déclare donc que « Dieu est mort », pour affirmer que l’homme ne croit plus dans le sens divin donné à la vie.

Nietzsche considère donc que les hommes vivent pour rien (nous ne vivons pas pour réaliser un dessein de Dieu, etc.) : l’homme moderne ne parvient pas à l’accepter, et ne se remet pas de la mort de Dieu.

  • Mais si Dieu est bien mort, les hommes se créent pourtant de nouveaux Dieux (l’Homme, l’Histoire) pour surmonter cette épreuve.

    Sur le dépassement du nihilisme

    L’homme peut néanmoins passer outre le nihilisme : les valeurs anciennes (morale, métaphysique, religion) ont suscité un ressentiment contre la vie : elle place l’idée de péché, de faute au cœur de l’existence humaine.

    • Pourtant, la vie n’est pas faite pour être rachetée. Comprendre cela permet de se libérer d’un poids, de retirer à la vie sa culpabilité.

    Pour jouir de cette liberté, l’homme doit pouvoir accepter le fait que la vie n’a aucun sens, que les hommes agissent sans poursuivre aucune fin. Si l’homme est capable de supporter cette idée nihiliste, il pourra vivre dans fuir sa volonté de puissance.

    • Le surhomme est celui qui accepte la vie telle qu’elle est, dépourvue de sens.