Platon

Disciple de Socrate, Platon est le fondateur de l’Académie dans laquelle il enseignera jusqu’à sa mort.

Sur le savoir

Platon cherche la vérité et s’extrait donc des opinions, considérées comme des affirmations immédiates vides de toute réflexion.

  • L’opinion se situe entre l’ignorance et la science. Mais l’opinion vraie (inconsciente de ses raisons), même si elle est inférieure à la science, est tout aussi utile en pratique.

L’homme doit se détourner de la sensation des images et des phénomènes pour atteindre le réel, qui ne peut être appréhendé que par l’esprit.

  • Dans l’allégorie de la caverne, les hommes doivent se détacher du sensible et des images pour accéder à l’intelligible réel. Une fois que l’homme a saisi le sens des choses, il peut enseigner la vérité.

L’homme doit se ressouvenir de la sagesse divine qui se trouve en lui : c’est la théorie platonicienne de la réminiscence.

  • L’homme a contemplé le Bien quand il séjournait auprès des dieux ; ainsi, il n’a qu’à se souvenir de la sagesse divine qui est en lui : « ce dont on ne se souvient pas, il faut s’efforcer de le chercher et de s’en ressouvenir ».

Sur sa théorie des Idées

Pour Platon, la vérité existe, elle ne dépend pas de l’opinion. Ainsi, si elle existe, cela signifie que des réalités vraies existent (réalité des nombres, etc.) : elles sont extérieures à l’esprit humain.

  • Ces réalités idéales, les Idées, ne sont pas matériellement visibles, sensibles ; seule l’intelligence permet de les appréhender. Pourtant, Platon considère qu’elles sont davantage consistantes que les réalités concrètes (la matière) : ainsi des théorèmes de Thalès et de Pythagore, qui restent immuables.

Platon montre que les Idées permettent de créer des modèles : de justice idéale, de beauté idéale, etc. Ainsi, lorsqu’on édicte des lois, on cherche à reproduire une justice idéale.

  • Ainsi les modèles renvoient à une réalité idéale qui existe au-delà de l’esprit.

Sur l’usage du dialogue

Par l’usage des dialogues dans son œuvre (conversations avec Socrate), Platon établit un lien entre dialoguer et philosopher.

  • Le dialogue obéit à des règles : reconnaitre et respecter le droit de chacun, poser et répondre de façon brève, ne pas jouer sur l’ambiguïté des mots, etc.

Le dialogue permet de placer les interlocuteurs sur un même plan, et ne créé par un débat d’idées contradictoires.

  • Le trop grand nombre d’interlocuteurs anéanti le dialogue.
  • Lorsque l’interlocuteur refuse un dialogue, Platon continue seul par un monologue final dans lequel il appelle au dialogue (dans le Gorgias, Socrate se heurte au refus de dialogue de Calliclès).

Le dialogue permet la polémique, l’affrontement des idées ; la polémique oppose des personnes, à la différence de la réfutation, qui oppose des idées.

  • Platon se permet de réfuter certaines affirmations, ce qui est nécessaire à la poursuite du raisonnement.
  • Dans le Gorgias, Socrate s’inquiète de la réaction de celui qu’il réfute, craignant qu’il le considère comme une critique.

Dans un débat, il faut échanger des idées en confrontant des points de vue, ce qui l’éloigne du combat.

Sur le gouvernement des philosophes

La vie démocratique d’Athènes a fait l’objet de vives critiques de Platon : les politiques sont démagogues et se servent de la parole pour chercher la complaisance du peuple et ainsi par les élections atteindre le pouvoir.

  • Mais le politique ne doit pas avoir pour but la conquête du pouvoir. La politique doit résulter de compétences, de connaissances du bien, de la justice.

Platon défend l’idée selon laquelle les dirigeants doivent être des sages ; ceux qui consacrent leur vie à la politique doivent être d’authentiques philosophes.

  • Platon a tenté de faire du tyran de Syracuse, Denys, puis de son fils, un roi philosophe. Son projet a finalement échoué.

Sur la cité idéale

Dans La République, Platon projette le modèle de la cité idéale. Modèle utopique, on parle à l’égard de cette cité d’un communisme platonicien.

Cette cité est partagée entre les chefs (qui délibèrent sur les grandes décisions, les philosophes), les guerriers (qui utilisent leur force), les producteurs (qui créent la richesse de la cité).

  • Les philosophes et les guerriers doivent avoir reçu une éducation morale.

La reproduction est contrôlée, soumise à des règles eugéniques et à la loi du nombre parfait.

  • L’éducation repose sur le groupe, les enfants étant enlevés à leurs parents. En cas de résistance à l’éducation, les enfants deviendront producteurs.
  • Les philosophes pourront exercer leur pouvoir, qui n’est jamais considéré abusif en raison de leur éducation. Les lois sont donc inutiles.

Dans la cité idéale, on peut donc constater qu’il n’y a pas de liberté individuelle.