Sur l’apparition de l’homme
Foucault montre deux ruptures : celle du 17e siècle d’où émerge
la pensée classique, et celle du 19e siècle à laquelle l’homme
apparait.
- L’homme est donc une « invention récente ». Cette invention est
liée à l’émergence de nouvelles disciplines qui se donnent pour
objet d’analyser l’homme dans sa profondeur. Mais ces disciplines
n’ont été rendues possibles que grâce à leur proximité par rapport
à la biologie, à l’économie, etc. ; il n’y a donc pas réellement de
sciences humaines.
Sur le pouvoir
Pouvoir et folie
A chaque époque les savoirs et les contradictions diffèrent, ce
qui a une conséquence sur les pouvoirs qui s’y exercent ; c’est que
Foucault nomme l’épistémê d’une époque.
- Ainsi, le pouvoir exercé sur le fou a varié selon les
époques.
Au Moyen Age, le fou est libre ; à l’âge classique, le fou est
rejeté car il trouble l’ordre.
- Ainsi, au 17e siècle, des maisons d’internement voient le jour
et permettent l’exclusion de la déraison de la société (naissance
d’un clivage entre raison et folie). Le pouvoir permet d’exclure la
folie (Histoire de la folie à l’âge classique).
- Au 19e siècle, le fou est sujet d’un savoir : les maladies
mentales sont formalisées. Au 20e siècle, divers domaines
(psychanalyse, etc.) se développent.
Pouvoir et savoir
Les pouvoirs sont exercés partout : masqués par le savoir, ils
permettent d’élaborer des vérités.
- Ces pouvoirs sont diffus ; ce sont des micropouvoirs. Ceux-ci
sont souvent plus contraignants que le pouvoir politique car eux
seuls permettent à tout moment de contrôler ce qui entre ou non
dans la norme.
- Contrairement au pouvoir politique qui est seulement répressif,
les micropouvoirs normalisent les choses en s’appuyant sur des
savoirs (le pouvoir psychiatrique a ainsi produit le concept de
maladie).
- En étant diffus, les micropouvoirs finissent par devenir plus
contraignants que le pouvoir politique : les vérités qu’ils
véhiculent ont une influence plus importante.
Le pouvoir s’exerce dans nombre de sphères sociales ; les
techniques de contrôle de chacun de ces pouvoirs permettent de
contrôler l’homme jusque dans son intimité.
- La discipline est prise en charge par des institutions
(prisons, maisons de correction, hôpitaux, appareil administratif,
etc.). De façon plus globale, les appareils étatiques ont pour
fonction majeure « de faire régner la discipline à l’échelle d’une
société ».
L’ensemble de ces pouvoirs ont créé des savoirs.
- Ainsi, la psychiatrie a créé le concept de malade ; la prison a
créé la notion de délinquance.
Pouvoir et Etat
Michel Foucault montre que dans les sociétés contemporaines,
l’Etat ne serait plus le garant d’une moralité publique, mais le
protecteur des personnes faibles.
- On ne punit par « ce qui serait infraction aux lois générales
de la pudeur », mais on protège certaines « populations considérées
comme particulièrement fragiles » ; ainsi des enfants par
exemple.
- Certains romans ont ainsi fait l’objet de censure, les
associations de protection ayant agi en ce sens. Ainsi, la censure
est généralement fonction non de la protection des bonnes mœurs,
mais de la jeunesse, etc.
Sur la folie
Foucault a commencé à travailler sur la folie. Il montre les
différences de traitement des fous d’une époque à une autre. Ainsi
par exemple, le fou avait un statut de boute-en-train qu’on ne
réprime pas ; en revanche, à l’âge classique, le fou est réprimé
car il trouble l’ordre.
- Progressivement la folie a été a été rejetée par la raison.
Ainsi du rationalisme cartésien, qui ne se préoccupe pas de
l’humain.
Ainsi en fonction des époques existe un certain discours,
l’épistémê : en fonction des périodes de l’histoire, certains
savoirs sont la règle. Il existe donc un modèle de représentation
du savoir, qui évolue.
- Par exemple, le discours sur l’homme est récent : c’est au 19e
siècle que sont apparues les disciplines ayant pour objet l’homme.
Ainsi les sciences humaines apparaissent avec l’homme ; la mort de
l’homme peut donc être annoncée lorsque l’épistémê a disparu.