Le particularisme institutionnel belge
Monarchie constitutionnelle, la Belgique est un Etat fédéral divisé en régions et communautés :
- L’Etat fédéral exerce le pouvoir législatif, il est compétent en matière de justice, de finance, de politique étrangère, etc. Le pouvoir exécutif confié au gouvernement fédéral.
- Les communautés sont fonction d’un découpage linguistique basé sur les trois langues officielles : français, néerlandais et allemand. La communauté flamande est compétente dans région linguistique néerlandaise et la région bilingue de Bruxelles capitale ; la communauté française est compétente dans région linguistique française et la région de Bruxelles capitale : c’est la fédération Wallonie Bruxelles ; la communauté germanophone compétente pour région linguistique germanophone. Ces communautés sont compétentes pour la langue, éducation, culture, audiovisuel
- Les régions, au nombre de trois : région flamande (territoire linguistique néerlandais), région wallonne (territoire linguistique français et germanique), région de Bruxelles (capitale correspondant à la région bilingue de Bruxelles). Ces régions sont compétentes en matière d’économie, d’emploi, d’énergie, aménagement territoire, transport, etc.
Les régions et les communautés ont leur propre parlement et leur propre gouvernement, auquel s’ajoute le Parlement fédéral.
L’opposition entre Flamands et Wallons résulte d’un clivage économique. 57 % de la population vit en Flandre, 32 % en Wallonie. Economiquement, la Flandre se porte mieux que la Wallonie (environ 5 % de chômage contre 11 % en Wallonie). Pour cela, certains Flamands remettent en question le système des allocations chômage ou celui des systèmes de santé ; la Flamands dépensent en effet davantage pour ces dépenses que les Wallons.
Au 19e siècle, la Wallonie était pourtant économiquement en avance sur la Flandre (second producteur mondial de charbon), portant la Belgique à devenir la 2e puissance industrielle au monde. La Flandre reposait alors surtout sur agricole tire profit de ce dévelkoppement économique. Dans les années 1960, cette situation va être totalement inversée.
Le clivage résulte également de différences linguistiques.
Au 3e siècle, le territoire belge s’inscrivait dans l’Empire romain, et sa langue était alors le latin populaire. Un siècle plus tard, les Franc Saliens, peuple germanique, s’installaient entre l’Escaut et la Meuse ; ces ancêtres des Flamands seront à l’origine des dialectes flamands. C’est donc dès cette période que naît une opposition entre la langue romane au sud et la langue germanique au nord. Et cette répartition des langues n’évoluera pas malgré les évolutions territoriales.
Au 18e siècle, le territoire belge est intégré à la France et divisée en 9 département : 4 néerlandophones, 1 bilingue et 4 francophones qui formeront plus tard la Wallonie.
Après le congrès de Vienne en 1815, le territoire belge passe sous souveraineté néerlandaise. Mais les Néerlandais étant protestants, tandis que les Flamands et les Wallons sont catholiques ; les catholiques vont alors s’unir contre les Néerlandais, donnant ainsi naissance en 1830 à la Belgique indépendante.
Le français devient alors la langue officielle, bien que les Flamands soient pourtant déjà plus nombreux que les Wallons. Une loi d’égalité linguistique sera ensuite votée et le néerlandais utilisé par l’administration publique.
Les oppositions vont cependant persister. Les Flamands vont proposer un bilinguisme national, refusé par les Francophones qui décident d’un unilinguisme régional (néerlandais en Flandres). Les administrations sont alors divisées entre néerlandaises et françaises. Et dans les années 1960, une frontière linguistique sera officiellement fixée.