Mise à jour : December 2014

La question environnementale

Présente depuis de nombreuses années sur la scène politique internationale, la question environnementale s’est à nouveau invitée dans le débat public. Et pour cause, de nombreux rapports alarmistes montrent que la Terre se réchauffe à une vitesse considérable, que les évènements climatiques extrêmes vont aller croissant et que la température du globe va augmenter.

Un état des lieux alarmant

Les épisodes météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents dans le monde. Les scientifiques prévoient la répétition d’évènements intenses, à l’image de l’hiver 2013-2014, pour les prochaines années.

Une pollution mondiale croissante

Pour l’OMS, la mauvaise qualité de l’air est « désormais le principal risque environnemental pour la santé dans la monde ». En 2013, le Contre international de recherche sur le cancer, qui dépend de l’OMS, classait la pollution atmosphérique dans la catégorie « cancérigène certain ».

En 2012, la pollution de l’air a en effet été responsable d’un décès sur huit au niveau mondial (7 millions de décès). C’est presque le double de la fin des années 2000.

En Europe, de nombreux pays ont connu de graves épisodes de pollution atmosphérique ces dernières années, et notamment en 2014.

En Chine, la pollution atmosphérique atteint des taux considérables. Dans certaines régions urbaines, les habitants sont désormais incapables de voir le ciel. La pollution des sols est également préoccupante : près de 17 % des sols du pays seraient en effet pollués par les activités minières, agricoles et industrielles.

La multiplication d’études alarmistes

Sur le changement climatique

Le GIEC a rendu en avril 2014 le dernier volet de son 5e rapport, dans lequel il rappelle que les Etats doivent agir rapidement pour limiter la hausse moyenne des températures mondiales à 2 °C. Sept ans après le précédent rapport, les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont atteint des niveaux record et leur croissance est plus rapide. Pour le GIEC, le développement des énergies renouvelable n’a pas pu limiter les effets de l’utilisation accrue du charbon.

Le cinquième rapport du GIEC confirmait le diagnostic annoncé dès les années 1990 : les petites îles du Pacifique devront faire face à des risques de submersion importante voire totale. Et en effet, la hausse annuelle y atteint 1,2 cm par endroit, c’est-à-dire quatre fois plus que la moyenne mondiale. Ces changements font émerger un débat sur la création d’un mécanisme de « pertes à dommages » destiné à compenser les conséquences d’une élévation des températures ; la question de ce mécanisme, qui fait reposer la responsabilité d’une réparation aux pays industrialisés, pourrait se trouver au cœur de l’accord mondial sur le climat qui pourrait être signé en décembre 2015 à Paris.

Sur le déclin des pollinisateurs

En juin 2014, une vaste étude scientifique révélait le rôle des pesticides dans l’érosion de la biodiversité. Ont ainsi été mis en évidence le rôle de cette contamination dans le déclin des abeilles et dans celui des bourdons. L’ampleur de ce déclin se mesure aux niveaux supérieurs de la chaîne alimentaire (oiseaux). Mais il pourrait également avoir de lourdes conséquences sur l(agriculture et la production alimentaire.

Quelles mesures politiques ?

Depuis les premières études sur le réchauffement climatique, de nombreuses mesures politiques sont venues en limiter les effets.

Néanmoins, la mise en place de ces mesures s’est heurtée à la réticence de nombreux Etats concernés.

La force des acteurs privés

L’opinion publique a montré sa mobilisation croissante pour lutter contre le dérèglement climatique. De nombreuses associations réclament la création ou le renforcement de certaines mesures, sensibilisant ainsi une partie de la population mondiale.

Parallèlement à la mobilisation de la « société civile », certaines multinationales se sentant de plus en plus menacées par les impacts du dérèglement climatique appellent à lutter contre le réchauffement.

Plusieurs personnalités du monde des affaires (ancien maire de New York, ancien président de Goldamn Sachs…) ont financé des recherches sur l’impact de l’évolution climatique sur les entreprises. Ces trois personnalités ont publié un rapport fin juin 2014 intitulé « Risky Business », et qui rend compte des incidences économiques et financières désastreuses du réchauffement climatique. La hausse des températures et la montée des eaux pourrait en effet faire disparaitre un patrimoine économique et financier considérable, mais aussi réduire la productivité des domaines d’activité de plein air (agriculture, construction…).

La force des acteurs publics

Après avoir subi des évènements météorologiques extrêmes, les Etats-Unis ont lancé un plan climat pour l’agriculture. Il s’agira de créer sept « pôles climat » pour aider les agriculteurs à s’adapter aux nouvelles conditions climatiques. Ces mesures doivent permettre de mieux anticiper les phénomènes naturels qui s’amplifient avec le réchauffement climatique.

Pour se protéger de la montée des eaux, New-York explore différentes pistes. De la même façon, le président de Kiribati, archipel du Pacifique situé en première ligne face au changement climatique, a décidé d’acheter une île à 2000 km de là pour y évacuer ses habitants en cas de nécessité.

Le chemin reste encore long pour aboutir au premier accord mondial de lutte contre le réchauffement que se donne pour ambition la conférence des Nations unies sur le climat qui réunira en 2015 tous les grands émetteurs de gaz à effet de serre.

En attendant, en septembre 2014, un sommet extraordinaire de l’ONU rappelait au pays concernés l’urgence de la situation en vue de la Conférence de Paris. Mais en décembre, le sommet sur le climat, à Lima, a cependant peu mobilisé.

Quels effets ?

L’élimination des gaz nocifs a limité le réchauffement climatique et résorbé en partie le trou de la couche d’ozone, et les scientifiques espèrent sa résorption totale avant 2050. Cela devrait éviter environ deux millions de cancers d’ici-là. Ainsi, le protocole de Montréal est l’un des traités environnementaux qui a eu le plus de succès.

Cependant, nombre de scientifiques montrent que les efforts restent insuffisants pour limiter la hausse de la température mondiale au-delà de 2 °C (objectif fixé par la communauté internationale).

Pour aller plus loin : la criminalité environnementale

Les crimes environnementaux représentent plus de 156 milliards d’euros par an, et ces trafics financeraient les groupes armés et le terrorisme.