Mangez cinq fruits et légumes par jour

Après la Seconde Guerre mondiale, engrais et pesticides ont été imposés aux paysans des pays développés, devenant rapidement la norme ; avec la mécanisation et l’accroissement des cultures intensives, les pesticides devaient permettre de couvrir les nouveaux besoins alimentaires de la planète. Si ces techniques ont effectivement accru les rendements de l’agriculture, elles auraient aussi fait de nombreuses victimes.

L’empoisonnement serait massif : 50 % des fruits et légumes contiendrait des résidus de pesticides et des centaines d’études démontrent les liens entre exposition à ces substances et cancers, maladies neurodégénératives, troubles endocriniens…

Pourtant, dès 1962, Rachel Carson révèle que DDT, pesticide interdit en France depuis quarante ans (mais que l’on retrouve encore dans certains aliments), empoisonne tous les organismes vivants. De la même façon, les effets nocifs du Roundup ont été mis en évidence dès les années 1990 par Robert Kremer. Ces alertes n’auront aucun effet, et l’industrie des pesticides, soutenue par la FNSEA et les coopératives agricoles, continuera à promouvoir ces substances, notamment malgré les grandes mobilisations populaires contre Monsanto.

L’agriculture intensive, qui utilise massivement les pesticides, ne contamine pas seulement l’alimentation. Elle nuit aussi à l’atmosphère. Près des vignobles ou des champs de céréales, l’air est contaminé par les produits épandus. Plus de 70 000 tonnes de pesticides sont en effet déversés sur le sol français ; et les pesticides utilisés par les particuliers polluent eux aussi l’air ambiant. Les eaux françaises ne sont pas en reste : selon le Commissariat général au Développement durable, « la contamination des cours d’eau est quasi-généralisée en France » (9). Et dans 35 % des cas, l’eau est « impropre à la consommation humaine ».

Mais la principale source de contamination reste l’alimentation : la moitié des denrées alimentaires européennes contient des résidus de pesticides (10). Ces résidus stagnent en effet sur les plantes, les produits alimentaires et dans l’eau.

Ainsi par exemple, les fraises contiendraient d’importants résidus de pesticides : dans plus de deux tiers des cas, on retrouve des produits phytosanitaires (qui perturbent le système endocrinien) dans les fraises d’origine espagnole ou française vendues en France (11).

Les risques de l’exposition chronique à ces produits sont peu connus car il est difficile d’effectuer des études sur de très longues périodes. Les effets de l’ « effet cocktail » seraient pourtant nombreux : cancérogénicité, troubles de la reproduction, effets neurologies, endocriniens et immunitaires… Malgré l’existence de « tests de toxicité chronique », les risques ne sont pas diminués, les tests étant souvent tenus secret par l’industrie.

L’ensemble de la population française est concernée par les pesticides car la France est le premier utilisateur de pesticides du continent européen. Pourtant, le règlement de 2009 concernant la mise sur le marché des pesticides tolère la mise sur le marché de pesticides potentiellement cancérigènes.