Un constat inquiétant
La majorité de la population est régulièrement exposée à des
produits dangereux. Les salariés sont très exposés à différentes
substances cancérogènes telles que le diesel, les huiles minérales
entières, le bitume ou les poussières de bois. Malgré l’importance
de ces expositions, les difficultés à lier une maladie à des
polluants particuliers rendent complexe la prise de mesure
efficaces, les effets de ces substances étant souvent constatés sur
le long terme. Néanmoins, de nombreuses tendent à démontrer la
nocivité de certains produits et l’implication des facteurs
environnementaux dans l’augmentation des maladies graves, notamment
dans les pays développés. L’espérance de vie aux Etats-Unis diminue
depuis quelques années et l’espérance de vie en bonne santé baisse
depuis 2006 en France (4).
Beaucoup croient que les principaux facteurs de risques des
maladies graves sont la pollution, l’hérédité ou le stress. Or, ces
facteurs ne jouent que très peu sur la survenance des maladies. Au
contraire, l’alimentation représenterait 30 % des risques (5).
Effets des substances toxiques
Les substances que nous ingurgitons quotidiennement, même à
petite dose, auraient d’importants effets sur notre santé en
s’accumulant. Le service d’information de la commission européenne
rapporte en effet que les associations de produits chimiques
réagissent dans l’organisme pour former des composés plus forts que
lorsque chaque substance est prise séparément.
Ces substances toxiques (comme le bisphénol A, les antioxydants,
les phtalates) se retrouvent dans les organismes de toute la chaine
alimentaire. Les polluants s’accumulent ainsi lentement, et plus
ils sont nombreux, plus les risques sont grands que les molécules
s’infiltrent dans certaines zones puis dérèglent les cellules ;
l’organisme se fatigue en effet à essayer d’éliminer les molécules
toxiques et n’y parvient progressivement plus. Les polluants qui
échappent au processus de détoxification de notre organisme peuvent
alors provoquer une altération de l’expression des gènes. Cela
déclenche des mutations génétiques aux conséquences parfois
désastreuses (cancers, maladies nerveuses ou immunitaires…) qui
touchent les personnes elles-mêmes ou leurs descendants ; parfois,
les perturbateurs hormonaux peuvent n’avoir des effets que sur les
descendants (ex : Distilbène).
L’organisme humain n’est pas le seul à subir les effets de ces
substances. Les PCB, composés industriellement synthétisés que l’on
trouve dans l’alimentation (essentiellement dans les produits
d’origine animale comme le poisson ou les œufs) s’accumulent en
effet dans les sédiments au fond des rivières et des lacs. Ces
substances sont toxiques et considérés comme des perturbateurs
endocriniens. Les molécules qui se propagent dans la nature ont de
lourdes conséquences : dans les eaux de la Seine et du Rhône, 40 %
des gardons sont féminisés. Au bout de la chaine alimentaire, on
découvre un accroissement anormal des perturbations du système
endocrinien : aux USA, de plus en plus de filles de 7 ans ont leurs
règles, et dans le monde, on constate une augmentation des cancers
du sein, des testicules…
La France est le troisième pays au monde le plus touché par le
cancer du sein, comme par le cancer de la prostate. Cause suspectée
de cette épidémie des cancers hormono-dépendants, les «
perturbateurs endocriniens », dont le rôle restera difficile à
déterminer tant les modes d’actions de ces molécules sont subtils
et différés dans le temps.