Mise à jour : May 2014

Elections algériennes

Le 17 avril, après des élections qui ont peu mobilisé (moins de 52 % de taux de participation), les électeurs ont reconduit le président Abdelaziz Bouteflika dans ses fonctions à plus de 80 % des voix.

La campagne présidentielle avait mis en avant deux candidats principaux : Abdelaziz Bouteflika et Ali Benflis.

Le président Abdelaziz Bouteflika avait confirmé sa candidature à l’élection présidentielle par l’intermédiaire de son Premier ministre. De la même façon, la campagne présidentielle s’est déroulée par l’intermédiaire de son directeur de campagne. Jusqu’au dernier meeting, le président sortant n’est pas apparu face à ses électeurs.

Dès cette annonce, nombre d’Algériens ont estimé que le match était joué d’avance, personne n’imaginant que le président sortant puisse être battu.

La campagne présidentielle a été marquée par la bataille interne à laquelle s’est livrée l’institution militaire, fondement de la vie politique algérienne, entre l’état-major et les services de renseignement et de sécurité.

Mais la campagne présidentielle a également été caractérisée par l’absence de parti islamiste algérien, une première depuis l’instauration du pluralisme politique à la fin des années 1980. Les partis Ennahda, Mouvement de la société pour la paix (MSP, ex-Hamas) ou encore le Front de la justice et du développement ont au contraire appelé au boycottage du scrutin.

Les manifestations se sont ainsi multipliées pour protester contre la candidature du président Bouteflika, certains allant jusqu’à dénoncer le système algérien, qui repose sur la rente pétrolière et permet au pouvoir d’assurer la paix sociale. D’autres ont soutenu la candidature du président sortant, à l’image du Forum des chefs d’entreprise (FCE), principale organisation patronale algérienne.

Dans un mémorandum sur les relations avec l’Algérie, liée par un accord de coopération à l’Union européenne depuis 2002, l’UE s’est dit inquiète de la lenteur des réformes politiques. Elle n’a relevé aucun progrès notable dans la mise en œuvre des recommandations de la mission d’observation électorale de l’UE lors des législatives de 2012. Et pour les élections de 2014, aucun observateur européen n'était présent.

Face à lui, Ali Benflis s’était porté candidat à l’élection présidentielle dix ans après une première tentative. Considéré par ses partisans comme l’ « homme du changement », il se dit le promoteur d’une « sociétés des libertés ». Il propose une réconciliation nationale et par là même une réconciliation avec les islamistes, ce qui lui a valu d’être accusé de réhabiliter le Front islamique du salut (FIS). Dénonçant les risques de fraude, il avait tenu à ce qu’un observateur soit placé dans chaque bureau de vote. Et après les élections, M. Benfils a rejeté le résultat, dénonçant une fraude à grande échelle, alimentée par des « médias vendus » et de « l’argent suspect ».