Vivre différement
Nombreux sont ceux qui alertent sur les dangers de la malbouffe,
des ondes électromagnétiques ou des substances chimiques qui font
partie de notre quotidien. Socrate opposait déjà la cité
originaire, végétarienne et en bonne santé, à la cité du luxe,
consommant beaucoup de viande et plus fréquemment malade.
La plupart des gens sont souvent incités à consacrer un minimum
de temps à leur alimentation (80 % des Français se nourrissent sans
réfléchir). Pourtant, 1 cancer sur 3 pourrait être évité si l’on
veillait à ce que l’on mangeait. Certains pessimistes affirment que
l’on ne peut pas éviter la consommation de substances toxiques, et
que le mieux est de varier son alimentation pour répartir le risque
d’exposition. Les spécialistes préconisent également d’éviter les
produits aux prix trop bas, bien que les Français consacrent
aujourd’hui seulement 10 à 12 % de leurs dépenses à
l’alimentation.
On sait aussi que certains aliments préviennent les risques de
maladies : légumes verts, petits fruits, crucifère, thé vert,
curcuma, agrumes, ail et oignons créent un climat défavorable au
développement des tumeurs. Consommer ces aliments permet aux
cellules de profiter de leurs propriétés antioxydantes,
anti-inflammatoires ou anticancéreuses (18). Encore faut-il que ces
aliments ne contiennent pas de substances chimiques nocives pour
l’organisme.
Et la France reste encore loin derrière de nombreux pays
européens en matière de consommation biologique. Elle consomme en
effet 19 % du marché bio européen, contre 32 % pour l’Allemagne. La
surface agricole conduite en bio représente moins de 4 % de la
surface agricole française, bien que le secteur bio se soit
massivement accru (19). Aussi, le ministère de l'Agriculture
renforce aujourd'hui la promotion de l'agriculture biologique,
notamment à travers son programme Ambition Bio 2017.
Mais la nourriture n’est pas le seul polluant quotidien. Les
couverts en silicone, mélamine ou nylon peuvent se révéler aussi
dangereux : en Allemagne, il est déconseillé d’utiliser de la
vaisselle en mélamine pour la friture et la cuisson…
Les pollutions de l’environnement sont également mises en cause
dans la survenance de certaines maladies graves. Pourtant, certains
montrent qu’il est possible de limiter les effets des substances
toxiques dans notre environnement.
Ainsi, il est possible de limiter les effets du formaldéhyde,
bien que l’Europe l’ait classé « cancérogène possible » et que
cette substance chimique ne soit pas conséquent pas interdite en
France. Par exemple, le choix des matériaux comme la peinture ou le
vernis peuvent être fonction des notations indiquées sur ces
produits (A+, A, B ou C), qui indiquent l’importance à long terme
des émissions de la substance ; néanmoins cet étiquetage ne
concerne que quelques substances et n’indique pas les émissions à
court terme. Le plus simple est donc d’éviter les matériaux traités
(traitements du bois), le bois aggloméré, les solvants et la
peinture, ou encore les bougies parfumées. Il est préférable de
s’orienter vers des bois massifs, d’éviter les moquettes et de
vérifier la composition des produits achetés. La mise en place
d’une ventilation performante et l’aération régulière des logements
limite également les effets du formaldéhyde sur la santé.
Réglementer
Bruxelles doit statuer dans les prochains mois sur les mesures
destinées à protéger les citoyens des perturbateurs endocriniens
issus des plastifiants, cosmétique, pesticides, etc. Mais la prise
de décision est fortement marquée par de vives batailles entre
scientifiques. Certains membres de la communauté scientifique
dénoncent en effet les manœuvres de certains scientifiques
favorables aux intérêts industriels.