Les apprentis sorciers de l’alimentaire : OGM et nanoparticules

La quasi-totalité des OGM cultivés (soja, maïs, coton, colza) est composé de plantes transformées pour supporter un herbicide ou fabriquer un insecticide. On en retrouve dans les produits laitiers, les sauces, la viande hachée, et de nombreux autres aliments. La législation européenne impose donc un étiquetage des produits qui en contiennent plus de 0,9 % ; mais cette législation n’oblige pas à indiquer si les animaux ont goûté à ces aliments OGM. Pourtant, selon Greenpeace, plus de trois quart des tourteaux de soja importés pour l’alimentation animale sont OGM (12). La dangerosité des OGM tient également à leur caractère expérimental ; ces transformations d’aliments restent incertaines quant à leurs effets. Plusieurs études montrent pourtant déjà les effets néfastes des OGM sur la santé. L’équipe de Gilles-Eric Séralini a ainsi lancé une grande expérience sur des rats et montré que les OGM accéléraient de façon extrêmement rapide leur mort. Des études avaient déjà été menées par Monsanto, mais leurs résultats sont restés secrets.

Certains activistes ont cherché à lever le voile sur les effets des OGM (José Bové et le mouvement des Faucheurs volontaires). Sous la pression d’une partie de la population européenne, Monsanto a reculé sur l’importation d’OGM en Europe. Depuis néanmoins, le Conseil d’Etat a annulé l’arrêté interdisant la culture du maïs transgénique de Monsanto MON810 en aout 2013.

Le caractère expérimental des modifications apportées aux aliments ne concerne pas seulement les OGM. Les Etats-Unis, l’Europe et la France investissent des milliards dans les nanotechnologies, qui permettent à des nanoparticules de devenir une composante de certains aliments. Selon l’ONG les Amis de la Terre, il y aurait déjà au moins 106 nano-aliments dans nos assiettes, présents dans toute la chaîne alimentaire. Pour l’Afsset, plus de 600 produits de consommation seraient concernés par ces nanoparticules. Pourtant, en 2006, l’Afsset alertait déjà l’Afssaps et le Ministère de la santé sur le pouvoir qu’ont les nanoparticules de faire migrer vers le cerveau les cellules cancéreuses. En 2010, le Haut Conseil de santé publique remettait rapport à la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, montrant le passage des nanoparticules d’argent à travers barrières pulmonaire et digestive vers le sang ; le rapport faisait état d’une accumulation dans le foie, la rate, le cerveau et le cœur, avant de conclure sur les nanoparticules en énonçant leur effets : « capacité d’accumulation intracellulaire, un stress oxydant, une génotoxicité et cytotoxicité par apoptose ».

Depuis janvier 2013, les industriels doivent déclarer la présence de nanoparticules, mais peu de gens les connaissent déjà…