La condition de l'homme aliéné lui retire toute humanité, et les
relations interindividuelles s'affaiblissent. Pour combler les
manques, l'homme cherche des moyens de compensation : il trouve
ainsi dans la religion le moyen de croire en une vie meilleure dans
l'au-delà : "la religion est l'opium du peuple" (Marx). Réfugié
dans ses croyances, l'homme parvient ainsi à supporter
l'insupportable quotidien.
L'homme moderne est aliéné par son travail, et par l'entreprise
qui l'exploite. Le capitaliste, qui possède les moyens de
production a la main mise sur ses ouvriers ; ses derniers doivent
vendre la seule chose qui leur est possible de vendre : leur force
de travail. En vendant leur force de travail, ils sont
déshumanisés, ils s'observent en dehors d'eux-mêmes. Ainsi, au lieu
de libérer l'homme (Hegel), le travail dépossède l'homme de sa
propre existence. L'ouvrier crée des marchandises qui ne lui
appartiennent pas ; conscient de son exploitation, il perd sa
qualité d'homme.
Pour Marx, l'ouvrier doit retrouver son humanité en se ralliant
à une cause. En se ralliant à sa patrie, espace dans lequel se pose
la question de l'être, il retrouvera son humanité. Les prolétaires
eux-mêmes doivent donc créer la révolution qui profitera à
l'humanité entière.