Avant que ce rassemblement n'ait lieu, on voyait déjà les
prémices d'un tel regroupement au sein de la vie politique. Le CNIP
et le MRP prenaient position contre le Charles de Gaulle, mais leur
faible force politique ne permettait pas de peser dans le débat
politique.
Le Centre démocrate apparaît finalement sous l'influence de
Jean Lecanuet, qui refuse aussi bien d'appartenir
à un mouvement gaulliste qu’à un mouvement de gauche. Sur l’idée de
Jean Lecanuet et de Jean-Jacques Servan-Schreiber,
un rassemblement est crée autour du candidat Valéry Giscard
d’Estaing pour les élections législatives.
Le mouvement atteint réellement son apogée en 1974 avec
l’élection de Valéry Giscard d’Estaing à la présidence de la
République. Enarque, le nouveau président de la République modifie
l'image de la politique : l'entrée dans la vie politique n'est plus
une tradition, mais résulte de compétences acquises par la
formation (Valéry Giscard d’Estaing est issu de Polytechnique et de
l’ENA). Cette nouvelle conception de la politique modernise et
modifie le paysage des élites françaises. Le
nouveau président fondera le Parti républicain qui reprend les
grandes lignes de ses orientations politiques. Le parti conserve
son audience après la création de l’UDF : les élections
législatives de 1978 sont un succès pour le parti (il recueille 24
% des voix) ; mais cet électorat est similaire à celui de la droite
gaulliste.
Les succès du parti prennent finalement fin après l’échec aux
élections présidentielles de 1981. L’ancienne démarcation du parti
à l'égard des gaullistes s'estompe ; le parti se conforme aux
exigences gaullistes suite aux accords passés avec le RPR en 1993.
Le candidat UDF, Raymond Barre est devancé par Jacques Chirac en
1988, et aucun candidat du parti ne se présentera en 1995 ;
ces échecs succesifs provoquent une division au sein du parti,
entre les partisans d’Edouard Balladur et ceux de Jacques Chirac,
ce qui affaiblit d’autant plus le mouvement. Les tensions internes
amenèrent le groupement Démocratie Libérale à quitter le parti en
1998, même si certains de ses membres décident de rester (ex :
Gilles de Robien).
L’UDF s'est totalement renouvelé dans les années 2000.
L’élection de François Bayrou à sa présidence, la
fusion entre divers partis (FD, PRIL et UDF-AD), et la
réaffirmation des idées fondatrices font évoluer le parti. L'UDF
décide alors de se distancer du RPR pour affirmer sa place, bien
que plusieurs membres aient quitté le parti pour rejoindre l’UMP
lors de sa création en 2002. Désormais opposé sur de nombreuses
questions à la droite, l’UDF s’impose peu à peu. C’est ainsi que
François Bayrou est devenu le « troisième homme » lors
des élections de 2007. Mais les électeurs l’ont par la suite
quelque peu délaissé, et le parti a perdu de son importance lors
des élections de 2012.
Les adhérents se définissent aujourd’hui comme intégrés à un
« parti libre », puisqu’au centre, donc
autonome vis-à-vis des oppositions droites et gauches.