La Ligue, mouvement catholique, s’attache à combattre la
monarchie. Les membres en contredisent les fondements : si le
pouvoir du roi vient de Dieu, c’est le peuple qui le délègue ;
ainsi le pape aurait le pouvoir d’attribuer au peuple la
possibilité de condamner le roi si ce dernier ne respecte
volontairement pas la volonté de Dieu.
Les jansénistes, dont le mouvement ne semble être que religieux,
s’investit au contraire politiquement pour attaquer la monarchie.
Contre la centralisation administrative et les rapports étroits
entre la religion et le pouvoir, ils refusent le principe
aristocratique. Ce dernier doit être banni pour enlever le seul
souverain de son piédestal ; il est considéré comme un homme
supérieur aux autres alors qu’il ne l’est en aucun cas pour les
jansénistes.
Le duc de Saint-Simon, entres-autres, fait parti des
représentants importants du mouvement aristocratique qui se dresse
contre la monarchie. Avec la diminution de leurs privilèges et de
leurs grandes seigneuries, les aristocrates ont perdu de leur
importance au sein de l’Etat, et souhaitent la récupérer. Ces
dissidences montrent la crise majeure que vit la France, au moment
où les famines s’étendent. Fénelon, qui appartient à ce même
mouvement imagine une cité utopique, Salente, où la sagesse et le
bonheur règnent sans limites ; il pose à plat les problèmes posés
par les devoirs royaux.
Spinoza critique pour sa part l’absolutisme sous son caractère
religieux. Il dénonce le prétexte institué par la politique de
mettre en avant Dieu comme source de tout pouvoir auquel il faut se
soumettre. L’Etat utilise la religion à ses fins, pour se
légitimer. Il faut commencer en conséquence par rejeter le mystique
propre au religieux. Par la suite, il faut laisser libre cours aux
différences de principes religieux entre les hommes ; il établit
ainsi la liberté de penser. L’Etat doit tendre vers une harmonie,
où le droit prévaut. Il sera l’un des premiers à exposer les
grandes lignes de la démocratie.
En Angleterre, le mouvement des Niveleurs s’engage en faveur
d’un individualisme utilitaire, tandis que d’autres s’affirment peu
à peu (Harrington).