Physiocrates

Le courant physiocrate est né dans les années 1750 ; sous l'impulsion de François Quesnay, il a ouvert les grands principes libéraux, qui se sont épanouis au 18e siècle.

Opposés aux mercantilistes, les physiocrates considèrent que la richesse de l'Etat ne signifie pas que le pays lui-même est riche ; il faut prendre en considération la richesse de la population. Ainsi, la richesse ne résulte pas de l'accumulation de métaux précieux inutiles, mais de biens utiles ; la richesse doit être produite par le travail, qui produit des biens, non résulter d'un bien acquis.

Sur cette base, les physiocrates distinguent trois types d'agents économiques. Les premiers sont les paysans, considérés producteurs, l'agriculture étant considérée comme la seule activité réellement productive. Les seconds sont les marchands et les industriels, considérés comme appartenant à une classe stérile ; le commerce utilise seulement les fruits de l'agriculture, il n'est que secondaire. Les troisièmes sont les propriétaires, considérés aproductifs.

L'agriculture, qui représente 80% des richesses, doit donc être réformée. Les physiocrates préconisent une intervention minimale de l'Etat dans l'économie ; précurseurs du pouvement libéral, ils considèrent que le commerce doit s'exercer sans barrière, de façon libre. Ils veulent assurer le respect de droits de la liberté et de la propriété, qui permettent d'appliquer les théories libérales (libéralisation du marché). Ces droits sont considérés comme des droits naturels ; issus d'un ordre naturel, ils doivent être garantis par l'Etat, qui doit les insérer dans le droit positif. Pour autant, les physiocrates ne rejettent pas la monarchie, mais souhaitent que le roi respecte les droits naturels et les fasse respecter.