Espagne
Terme popularisé par Adam Smith, le mercantilisme apparait en
Espagne ; les arrivées d'or en provenance des colonies permettent
un approvisionnement massif de l’Etat qui s’enrichi aisément. Par
l'accumulation de ces richesses, l'Espagne pense accroitre sa
puissance ; le luxe et argent deviennent alors un signe de
puissance économique. Mais cette puissance est repliée sur
elle-même car elle consiste seulement en une accumulation de
richesse, qui n'est liée à aucun projet de développement. Aucun
échange n'est effectué entre les puissances européennes ; le
protectionnisme domine alors. Ainsi l'enrichissement du chaque pays
est indépendant, doit reposer sur ses propres ressources (colonies)
et favoriser sa propre production ; la concurrence étrangère ne
doit pas l'atteindre.
Mais cette politique économique décline avec l'arrivée au
pouvoir de Philippe V. Elle ne permet pas de développement à long
terme : à long terme, le mercantilisme ne produit pas de richesse,
car aucune des richesses accumulées ne sont investies dans le
développement du pays. Si les métaux précieux ont une valeur non
négligeable, ils ne sont pas utilisés pour développer certaines
productions qui à terme enrichiraient le pays. Ainsi, seule une
minorité de la population profite de ces richesses, le reste de la
population étant toujours pauvre.
France
En France, le mercantilisme est autarcique. Pour les Français,
l'accumulation de richesses doit permettre de vivre sans aide
extérieure. Sous l'influence de Colbert, contrôleur général des
finances, la France cherche à accroitre sa production interne afin
de l'exporter ; le commerce intérieur est encouragé (création de
manufactures, création de routes pour améliorer les flux de
marchandises), les imports limités (impôts à l'import) et les
obstacles aux commerce abaissés (aides à l'export). Bodin exerce
également son influence sur le système économique français ;
fervent défenseur du protectionnisme, il préconise l'interdiction
de l'export de matières premières (afin d'éviter que d'autres
puissances se les approprient), mais la favorisation des
exportations de produits finis.
C'est ainsi que sous Colbert la France devient une grande
puissance économique grâce aux réseaux qu'elle a créé. Elle reste
néanmoins devancée par l'Angleterre et la Hollande, car le risque
du mercantilisme, parfois appelé colbertisme, est de produire de
tout mais en mauvaise qualité (ce qui aurait été évité par
l'application de la théorie des avantages comparatifs).