Front National

FRONT NATIONAL

  Evolution

Des années 1950 aux années 1970, aucun réel mouvement d’extrême droite n’a réellement de poids dans la vie politique française. Les groupuscules n’occupent qu’une place marginale. Même les crises du pays comme le mouvement d’indépendance algérienne n’amènent pas à de bons résultats de votes. Le seul mouvement poujadiste de 1956 permettra d’atteindre 12% des suffrages exprimés. Ce n’est donc qu’en 1972 que les petits groupuscules préexistants très différents, voire ayant des conceptions totalement opposées, se regroupent pour former le Front National ; la fusion s’effectue entre d’une part les partisans de l’Algérie française, et l’Ordre nouveau (crée en 1969), et d’autre part, des résistants, des collaborateurs, des nationalistes…

Le 5 octobre 1972 le Front National pour l’unité française est crée et Jean-Marie Le Pen en devient le seul et unique président de cette date à aujourd’hui. Mais les débuts, et ce jusqu’aux années 1980, le parti ne parvient pas à rassembler de nombreux électeurs autour de sa cause. Le mouvement commence à émerger lors des élections cantonales de 1982, dans lesquelles le parti obtient 12,6% des suffrages exprimés à Dreux. Mais ce sont bien les élections européennes de 1984 qui affirmeront sa nouvelle place au sein de la vie politique française : les scores obtenus permettent au parti d’envoyer dix élus au Parlement européen. Le contexte sociopolitique de l’époque a été favorable à son entrée ; la gauche au pouvoir depuis 1981 entraine des manifestations envers certaines réformes trop innovantes. Le front National quant à lui propose de rétablir les valeurs traditionnelles chères aux français et obtient donc de bons résultats. Les élections présidentielles de 1986 montreront la place grandissante du parti ; si Mitterrand a fait passer au scrutin proportionnel les votes afin d’estomper une défaite annoncée, la modification a profité au Front National qui s’est vu obtenir 35 sièges au Parlement, avec 10% des suffrages exprimés. Le discours FN s’affirme alors et l’idéologie attire nombre de partisans qui souhaitent que les choses évoluent dans un sens particuliers. Le parti acquiert une importance sur la scène politique et son avis fait énormément parler dans les médias. Les propos de Jean-Marie Le Pen choquent, provoquent, et attirent la presse et la télévision. En 2004, Bruno Gollnisch ayant tenu des propos controversés sur la shoah, est jugé coupable pour ses contestations.

Aussi les adhérents sont moins issus d’un milieu bourgeois qu’auparavant, et la masse ouvrière représente désormais un tiers de l’électorat. N. Meyer montre que l’électorat se compose d’un côté d’électeurs de droite classique, exprimant leur radicalisme, et de l’autre, d’électeurs en quête de repères, sans volonté idéologique marquée. Mais leur attachement n’est pas constant, et l’évolution de l’environnement compte beaucoup. Ainsi, les élections de 2002 le montrent : alors que l’insécurité est vivement dénoncée et que de nombreuses polémiques sur l’immigration sont débattues, le Front National obtient un score record, avec 16,86% des voix ; il accède au second tour pour la première fois.

Depuis, le parti tente de conserver sa place, grâce à ses acquis, mais également grâce à des nouveautés. Mais le parti a su se construire une place importante sur la scène politique notamment grâce à son président, et le parti repose donc essentiellement sur sa personnalité marquée par ses talents d’orateur. Pour assurer la continuité du parti, Marine Le Pen, fille du président, en assure la vice-présidence. Depuis lors, le parti a connu des difficultés, et n’a pas retrouvés les résultats exceptionnels de 2002.

Idéologies

Les principes importants ne sont pas relatifs à l’économie, ni aux valeurs directement sociales, mais à l’insécurité et à l’immigration. Les électeurs sembleraient également craindre les évolutions économiques et sociales de la société, et ainsi s’attacheraient à défendre les valeurs traditionnelles par le parti qui les représente bien, le FN.

Partisans du nationalisme, ils sont peu favorables à l’évolution de la construction européenne puisqu’ils refusent toute avancée vers un engagement de type fédéral. Dans la même visée, ils souhaitent fortement limiter l’immigration qu’ils considèrent comme une menace pour le peuple français.

Ils s’attachent également à faire respecter les morales traditionnelles françaises, et en matière économique, à travailler vers un protectionnisme.

Pour exemple, le programme pour les élections présidentielles de 2007 dénonçait :

  • L’immigration
  • l’aide trop forte de ces nouveaux résidents (50% des bénéficiaires du SMIC sont étrangers). A cela les solutions apportées comme une barrière étanche à la venue de nouveaux immigrés, devraient selon eux rapporter 18,5 milliards d’euros.
  • Du côté de la justice, le FN souhaite
  • rétablir la peine de mort
  • en fonction des cas et appliquer une « tolérance zéro » pour lutter notamment contre l’immigration clandestine.
  • Du coté de la santé et de la protection sociale, le parti veut réformer le système mais en conservant les fondements.
  • Concernant la famille, il veut encourager la natalité, et pour les retraites, le
  • plein-emploi
  • .
  • Pour les logements, il veut s’engager vers une plus grande transparence et garanties de paiement pour les propriétaires.
  • L’éducation est perçue comme une base qui permettra d’intégrer les valeurs fondamentales.
  • Pour l’armée, le FN souhaite qu’elle soit réhabilitée dans un rôle plus important.
  • Du point de vue culturel, il veut se démarquer par le
  • patrimoine français
  • .
  • En matière d’entreprise, il veut limiter le rôle de l’Etat et diminuer les subventions accordées aux firmes.
  • Il veut améliorer les dépenses d’énergie
  • En matière de politique étrangère, la
  • France doit retrouver de sa grandeur
  • selon le parti.