Mise en place de la Guerre Froide

MISE EN PLACE DE LA GUERRE FROIDE

 

La fin de la seconde guerre mondiale fait apparaitre deux zones principales que sont l’Europe occidentale et le monde soviétique. Les Etats-Unis qui d’après la doctrine Monroe ne doivent pas s’occuper des affaires relatives aux autres pays, engage une forte responsabilité dans l’instauration de la paix et dans la restauration de l’Europe.

Conférence de Yalta… 4 au 11 février 1945

Suite à la défaite allemande, les plus hauts chefs d’Etat se rencontrent lors de la conférence de Yalta, excepté la France qui n’est pas conviée. A ce sujet, ils vont décider de son occupation, mais aussi des moyens à mettre en œuvre pour remettre l’Europe sur pied. Si depuis longtemps les pays souhaitent acquérir une paix durable et y travaillent dès l’après première guerre mondiale, la conférence est un espoir concret à sa réalisation. Certains comme de Gaulle ne voient en ce sommet qu’une expression précoce de la scission est-ouest. En effet, les chefs d’Etats présents définissent les dispositions allemandes, dont l’autorité sera sous contrôle allié, entre russes, américains, français et anglais ; Berlin se divise donc en quatre zones d’occupation.

Aussi, il est décidé de retirer les japonais de leurs zones d’occupation coréennes, pour être remplacés par les américains au Sud et les russes au Nord.

Conférence de Postdam… 17 juillet au 2 août 1945

Le décès de Roosevelt marque un changement de positionnement ; étant remplacé par Harry Truman, et Churchill substitué à Clément Attlee, les relations entre pays évoluent vers un sens différent.

Il est également établi la ligne de séparation entre les deux territoires d’occupation coréenne, qui considère le 38 e parallèle comme frontière.

Conférence de San Francisco… 25 avril au 26 juin 1945

La Charte des Nations Unies est élaborée par les chefs d’Etat présents à Yalta, mais également par la France qui les rejoint. Entrée en vigueur le 24 octobre 1946, il s’agit pour elle d’établir les orientations principales des Nations Unies, l’ONU. La nouvelle organisation devra chercher à régler les conflits par des moyens pacifiques afin d ‘éviter toute guerre, et ajouté à cela, une possibilité de sanction en cas d’atteinte à une disposition mise en place par la Charte. Elle met en place un droit international.

Malgré ces accords et ententes entre pays, l’après guerre voit apparaitre deux grands. Churchill décrit dès 1945 la situation, la définissant comme un « rideau de fer » entre les deux camps. Cette époque de « guerre improbable, paix impossible » comme la qualifiera Raymond Aron, caractérise  cet état de tension mondiale qui s’impose, sans jamais provoquer une guerre directe. L’Europe centrale devient la première victime de l’expansion soviétique, et tous ces pays deviennent alors communistes, créant ainsi un grand empire russe. La guerre froide s’installe alors, entre un monde occidental qui tente d’empêcher l’expansion, et un monde qui s’étend peu à peu.

Doctrine Truman… 12 mars 1947

Le nouveau président déclare ce jour-là une nouvelle politique étrangère qui se distinguera de l’isolationnisme précédent des Etats-Unis. Ces derniers veulent prendre en main l’instauration de la liberté qui leur est chère, en établissant une nouvelle Europe. Ensemble, ils souhaitent stopper les soviétiques. Ainsi, les américains mettent en place la politique d’endiguement destinée à cet effet ; l’objectif consiste à former une barrière qui éviterait aux soviétiques d’imposer leur pouvoir dans le nouveau monde libre crée.

Plan Marshall… 5 juin 1947

L’Europe détruite a besoin d’argent pour se reconstruire. Ainsi, les Etats-Unis qui s’étaient engagés à renouveler cette partie du globe définissent l’aide apportée. Selon les intérêts américains, le but est également de créer une zone d’influence économique et politique en rempart aux russes. En effet, l’URSS, puis la Pologne ou encore la Hongrie refusent le plan. Ainsi se dresse alors un barrage entre les deux mondes.

Les américains émettent aux européens la condition de création d’une organisation économique entres-eux afin de pouvoir et surtout imposer leur économie capitaliste et ainsi échanger.

Création du Kominform… octobre 1947

Dirigé par Andreï Jdanov, cette organisation communise a pour objet de faire face aux américains, qui ont instauré la doctrine Truman. Comme une déclaration de guerre, les russes constituent ainsi une division d’autant plus forte entre les deux blocs. En réponse à cette nouvelle organisation, les occidentaux veulent se renforcer pour lutter contre les soviétiques. Ils comparent le Kominform à l’ancien Kominterm dissous en 1943, qui développait l’idéologie marxiste. En effet, le Kominform est doit se composer de tous les partis communistes du monde pour former une grande force qui deviendrait un poids idéologique important dans le monde. Pourtant, certains partis, comme le Parti Communiste français se diviseront à ce sujet, et une partie n’y entrera pas.

Plan de partage de l’Etat d’Israël… novembre 1947

Les conflits qui perdurent depuis la déclaration Balfour relative à la création de l’Etat juif entrainent l’implication de l’ONU dans le processus de pacification. C’est alors que l’organisation décide de partager le territoire originairement palestinien en un Etat juif et un Etat arabe. Le plan est rejeté par les israéliens.

Coup de Prague… 25 février 1948

Le coup d’état provoque la domination soviétique sur tous les Etats d’Europe de l’Est.

Guerre israélo-arabe… mai 1948-juin 1949

 

Pacte Atlantique… 4 avril 1949

Douze pays signeront à Washington ce pacte destiné à créer une alliance entre les pays occidentaux qui renforcerait leur lien face au géant soviétique. Il instaure une obligation d’assistance mutuelle en cas d’agression russe, par la constitution de l’OTAN.

Conseil d’assistance économique mutuelle… 25 janvier 1949

Après le refus du plan Marshall, l’URSS veut créer une coopération économique entre les pays socialistes, en ramenant toujours une certaine égalité entre ceux-ci pour constituer un réel bloc soviétique solide.

Traité de Londres… 5 mai 1949

Le Mouvement pour l’Europe Unie constitué dès 1947 va se renforcer ensuite. Suite à la création du Mouvement Européen en 1948 lors d’un rassemblement des différents groupuscules européens, le traité de Londres va conduire à de nouvelles dispositions plus précises. Un texte est présenté aux membres du traité de Bruxelles, dans lequel deux dispositions s’affrontent : entre une conception basée sur l’élection de représentants désignés par leur gouvernement respectifs, et une conception plus française basée sur une assemblée au caractère parlementaire. Le traité de Londres amène à un compromis, par la création du Conseil de l’Europe. Ce nouvel organe se destine à préserver les libertés fondamentales instaurées par les droits de l’homme. En sus de la protection individuelle, le Conseil de l’Europe doit permettre de construire une nouvelle base économique et sociale. Il institue une Assemblée consultative composée des parlements nationaux des Etats membres, où les différents thèmes actuels sont débattus ; un Comité des ministres des Affaires étrangères est élaboré pour statuer sur certaines questions ; enfin un Secrétariat général s’occupera de l’organisation générale.

Pendant ce temps l’Allemagne durcit sa division en effaçant les quatre zones d’occupation. La zone ouest se développant plus rapidement adoptera une nouvelle monnaie, le Deutschemark, ainsi qu’un nouveau gouvernement. Cette zone rattaché à l’occident et donc au monde libre établit une Constitution, la « Loi fondamentale », puis des élections.

Guerre de Corée… 25 juin 1950-27 juillet 1953

La Corée, divisée en deux, en synonyme de guerre froide s’entretue.

Alors qu’une commission temporaire des nations unies devait résoudre le problème d’une Corée coupée en deux, elle ne peut le faire qu’en dessous du 38e parallèle. Ainsi, cette zone sera le lieu d’élections, à la source de la création d’une République populaire démocratique de Corée. Si les occupants quittent progressivement le pays, ce dernier reste divisé.

Ainsi, le Nord envahit le Sud. Aucune condamnation de l’Onu ne pu s’opérer en réaction à l’invasion.  Le Conseil de Sécurité autorise donc la défense américaine. Des négociations s’établissent peu à peu et on envisage la coexistence pacifique des deux mondes capitalistes et soviétiques dans ce même pays.

L’armistice sera signée en 1953 et instaure deux Corée : l’une sous influence américaine au Nord, l’autre sous l’influence soviétique au Sud.

Accords de Genève… 1954 et guerre du Vietnam

Ces accords instituent une division du Vietnam en deux entités : le Sud soutenu par les américains, le Nord par les communistes. Un conflit éclatera

Pacte de Bagdad… 25 février 1955

Instauré entre la Turquie et l’Irak, il permet un engagement mutuel de sécurité entre eux. La Grande-Bretagne, ainsi que le Pakistan et l’Iran rejoignent les pays cette même année. Face à Nasser, la Grande-Bretagne voit en ce pacte un moyen de lui faire face.

Conférence de Bandung… avril 1955, et non-alignement

Le Tiers-Monde, selon l’expression d’Alfred Sauvy, constitue la partie du monde qui vient d’être décolonisée. Cette appellation rappelle celle du tiers-état de Sieyès.

A la suite des décolonisations, les nouveaux Etats africains, asiatiques et arabes décident d’affirmer leur identité en refusant de s’aligner sur les blocs communistes ou capitalistes. Nehru, Nasser ou Tito seront d’actifs revendicateurs de cette situation ; leur refus de coopération avec quelque grand pays que ce soit montre leur détermination à se distinguer idéologiquement d’eux.

La conférence regroupe 24 pays, principalement asiatiques. Dotée d’une grande importance mondiale, elle met en place les principales caractéristiques propres à leurs pays. En tant que pays nouvellement décolonisés, ils revendiquent bien évidemment leur nouveau statut en établissant la non-ingérence, les doits de l’homme, et surtout le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, notions primordiale qui engendrera beaucoup de répercussion sur d’autres pays.

Cette conférence veut engager les pays qui y participe à une neutralité, qui pourtant sera quelque peu remise en cause par la conférence du Caire, puisque les russes y sont présents et que les deux blocs s’immiscent lentement dans les affaires des Etats présents lors de la conférence de Bandung.

Consécutivement, d’autres conférences composées de membres similaires affirment à nouveau leur neutralité, mais sans annoncer de mesures concrètes et précises. Pourtant, les Etats vont commencer à poser la question de leur développement, et demander une meilleure répartition mondiale des richesses afin de les aider.

La conférence d’Alger constituera un symbole fort du mouvement des non-alignés. Mais tous ces mouvements de revendication n’arriveront pas à perdurer du fait de l’absence de base solide à leur engagements.

Pacte de Varsovie… 14 mai 1955

Avec les sept Etats de l’est, l’URSS établit un pacte de sécurité commune : la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie, la RDA, la Tchécoslovaquie et l’Albanie. Conclu pour vingt ans, le traité est relativement souple pour faire face à la réticence de certains pays à se projeter avec les soviétiques. Chaque pays pourra en aider un autre en cas d’agression occidentale. Ce pacte se situe dans la lignée réactionnaire à l’Alliance Atlantique.

Canal de Suez… 1956

Nasser, qui avait demandé une aide financière pour la construction du barrage d’Assouan, se la voit refusée. En conséquence, il nationalise le canal de Suez, point stratégique qui permet aux pays occidentaux d’être approvisionnés. La France et la Grande-Bretagne, en tant que pays les plus concernés par cette nouvelle disposition saisissent le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Se voyant peu soutenus les deux pays se lancent dans une occupation à Port Saïd ; pourtant, les pression russes et américaines leur font cesser ces mesures. Nasser remporte une large victoire face au monde occidental et devient une vrai force sur le continent africain. Cet épisode montre l’impuissance des pays situés au centre des deux blocs.