Le régime cubain s'est formé dans les années 1960, lorsque la
révolution cubaine a radicalement transformé l’île:
nationalisations de certains économiques vitaux, réforme agraire et
redistribution des richesses aux effets délétères sur les grandes
entreprises étrangères. A cela s’est ajoutée une vocation
anti-impérialiste et tiers-mondiste qui a suscité de vives
réprobations de la part des États-Unis, avec lesquels les tensions
ont été extrêmement fortes.
Ralliée au camp soviétique pour des raisons politiques et
économiques, Cuba avait cependant fait le choix du non-alignement.
Puis, dans les années 2000, Cuba a réaffirmé son autonomie
vis-à-vis de ses voisins mais aussi des Etats-Unis.
Toutefois, porté par le nouveau courant progressiste qui animait
les pays d’Amérique latine, Cuba a participé au renforcement de
l’intégration latino-américaine en intégrant l’ALAB et ce qui
deviendra l’Union des nations sud-américaines (UNASUR). Faisant
contrepoids aux traités bilatéraux états-uniens, ces organisations
instauraient un système d’échanges équitable fondé sur la
renégociation des prix du pétrole et des matières premières au
bénéfice des intérêts nationaux.
C’est dans ce contexte qu’est apparue une forme de soft power
cubain reposant sur de multiples aides apportées à des pays
désireux de bénéficier de ses performances en médecine, en
biotechnologies ou dans le milieu de l’éducation. A la fin des
années 1990, Cuba lançait ainsi le Programme intégral de santé
(PIS) et ouvrait l’École latino-américaine de médecine (ELAM),
proposant par ce biais une formation gratuite aux étudiants de
toutes nationalités. Mais Cuba a également mené des actions
humanitaires, notamment pour lutter contre l’épidémie d’Ebola, sur
la demande de l’OMC et de l’ONU.
Cuba s’est ainsi progressivement ouvert au monde, et à partir
des années 2010, un vaste processus de réformes du modèle
socialiste cubain était mis en œuvre. L’île communiste s’attachait
alors à ouvrir le dialogue et à développer ses échanges
multilatéraux. Elle a ainsi par exemple voté la Loi d’ouverture aux
investissements étrangers et renforcé ses relations avec ses
voisins (Venezuela, Brésil), mais aussi avec ses traditionnels
alliés (Chine, Russie, Algérie, Syrie, Iran) et de nombreux pays
d’Afrique (ex: Angola), du Moyen-Orient ou d’Asie.