Cuba

Lorsqu’en 2006 Fidel Castro avait cédé la place à son frère Raúl à la tête de l’État cubain, certains observateurs annonçaient un retour du régime communiste dans le giron américain. Si cela n’est pas arrivé, des changements d’orientation ont bien été opérés afin de sauver les acquis du socialisme.

Le régime cubain s'est formé dans les années 1960, lorsque la révolution cubaine a radicalement transformé l’île: nationalisations de certains économiques vitaux, réforme agraire et redistribution des richesses aux effets délétères sur les grandes entreprises étrangères. A cela s’est ajoutée une vocation anti-impérialiste et tiers-mondiste qui a suscité de vives réprobations de la part des États-Unis, avec lesquels les tensions ont été extrêmement fortes.

Ralliée au camp soviétique pour des raisons politiques et économiques, Cuba avait cependant fait le choix du non-alignement. Puis, dans les années 2000, Cuba a réaffirmé son autonomie vis-à-vis de ses voisins mais aussi des Etats-Unis.

Toutefois, porté par le nouveau courant progressiste qui animait les pays d’Amérique latine, Cuba a participé au renforcement de l’intégration latino-américaine en intégrant l’ALAB et ce qui deviendra l’Union des nations sud-américaines (UNASUR). Faisant contrepoids aux traités bilatéraux états-uniens, ces organisations instauraient un système d’échanges équitable fondé sur la renégociation des prix du pétrole et des matières premières au bénéfice des intérêts nationaux.

C’est dans ce contexte qu’est apparue une forme de soft power cubain reposant sur de multiples aides apportées à des pays désireux de bénéficier de ses performances en médecine, en biotechnologies ou dans le milieu de l’éducation. A la fin des années 1990, Cuba lançait ainsi le Programme intégral de santé (PIS) et ouvrait l’École latino-américaine de médecine (ELAM), proposant par ce biais une formation gratuite aux étudiants de toutes nationalités. Mais Cuba a également mené des actions humanitaires, notamment pour lutter contre l’épidémie d’Ebola, sur la demande de l’OMC et de l’ONU.

Cuba s’est ainsi progressivement ouvert au monde, et à partir des années 2010, un vaste processus de réformes du modèle socialiste cubain était mis en œuvre. L’île communiste s’attachait alors à ouvrir le dialogue et à développer ses échanges multilatéraux. Elle a ainsi par exemple voté la Loi d’ouverture aux investissements étrangers et renforcé ses relations avec ses voisins (Venezuela, Brésil), mais aussi avec ses traditionnels alliés (Chine, Russie, Algérie, Syrie, Iran) et de nombreux pays d’Afrique (ex: Angola), du Moyen-Orient ou d’Asie.