Mercantilisme

La doctrine mercantiliste s'impose au XVIe, XVIIe et dans la première moitié du XVIIIe siècles au sein de quelques grandes puissances européennes : l'Espagne, la France. Elle postule pour une puissane étatique reposant sur l'accumulation de richesses.

Espagne

Terme popularisé par Adam Smith, le mercantilisme apparait en Espagne ; les arrivées d'or en provenance des colonies permettent un approvisionnement massif de l’Etat qui s’enrichi aisément. Par l'accumulation de ces richesses, l'Espagne pense accroitre sa puissance ; le luxe et argent deviennent alors un signe de puissance économique. Mais cette puissance est repliée sur elle-même car elle consiste seulement en une accumulation de richesse, qui n'est liée à aucun projet de développement. Aucun échange n'est effectué entre les puissances européennes ; le protectionnisme domine alors. Ainsi l'enrichissement du chaque pays est indépendant, doit reposer sur ses propres ressources (colonies) et favoriser sa propre production ; la concurrence étrangère ne doit pas l'atteindre.

Mais cette politique économique décline avec l'arrivée au pouvoir de Philippe V. Elle ne permet pas de développement à long terme : à long terme, le mercantilisme ne produit pas de richesse, car aucune des richesses accumulées ne sont investies dans le développement du pays. Si les métaux précieux ont une valeur non négligeable, ils ne sont pas utilisés pour développer certaines productions qui à terme enrichiraient le pays. Ainsi, seule une minorité de la population profite de ces richesses, le reste de la population étant toujours pauvre.

France

En France, le mercantilisme est autarcique. Pour les Français, l'accumulation de richesses doit permettre de vivre sans aide extérieure. Sous l'influence de Colbert, contrôleur général des finances, la France cherche à accroitre sa production interne afin de l'exporter ; le commerce intérieur est encouragé (création de manufactures, création de routes pour améliorer les flux de marchandises), les imports limités (impôts à l'import) et les obstacles aux commerce abaissés (aides à l'export). Bodin exerce également son influence sur le système économique français ; fervent défenseur du protectionnisme, il préconise l'interdiction de l'export de matières premières (afin d'éviter que d'autres puissances se les approprient), mais la favorisation des exportations de produits finis.

C'est ainsi que sous Colbert la France devient une grande puissance économique grâce aux réseaux qu'elle a créé. Elle reste néanmoins devancée par l'Angleterre et la Hollande, car le risque du mercantilisme, parfois appelé colbertisme, est de produire de tout mais en mauvaise qualité (ce qui aurait été évité par l'application de la théorie des avantages comparatifs).