Les prémices sont issues de la mise en place de la Communauté
Economique Européenne (CEE). Avant elle, on avait déjà pensé à
allier les pays par le biais d’union économique dans certains
secteurs : le charbon et l’acier. C’est ainsi qu’est né la
Communauté Européenne de du Charbon et de l’Acier (CECA) en 1951.
Puis c’est la Communauté Economique Européenne qui va se mettre en
place avec le traité de Rome de 1957 ; on va alors créer une zone
de libre-échange et des tarifs extérieurs communs, mettant ainsi en
place une union douanière. C’est sur cette base que va
progressivement s’installer le processus d’intégration
européenne.
Une coordination croissante
Le système de Bretton Woods établi en 1944 a crée deux systèmes
importants :
- Le Fond Monétaire International
Celui-ci contient un mécanisme d’aide aux pays en
difficulté.
- Le Système Monétaire International
Celui-ci se fondait sur une totale convertibilité du dollar en
or. Mais il a connu d’importantes difficultés : de plus en plus de
pays demandant la convertibilité en or, les américains ont eu de
plus en plus de mal à l’assurer. Ce système a donc été abandonné en
1971, pour le substituer au seul maintien de bandes de fluctuation.
Celles-ci consistent en une intervention de la Réserve Fédérale
américaine en cas d’augmentation du taux de change ; s’il existe en
effet une demande trop importante de dollar par rapport au franc,
ce dernier va se déprécier et entrainer une augmentation du taux de
change. La Réserve Fédérale américaine interviendra alors pour
diminuer ce taux en vendant des dollars et en achetant des
francs.
A la fin des années 1960, l’instabilité monétaire conduit les
européens à se pencher sur la question de la mise en place d’une
union monétaire. C’est dans ce cadre que le premier ministre
luxembourgeois, Pierre Werner, va rendre un rapport en 1970 sur la
question, dans lequel il va établir un certain nombre de
recommandations :
- L’adoption d’une monnaie unique serait préférable
- La coordination des politiques économiques
- La création d’un système communautaire de banques
centrales
- La liberté de mouvement des biens et services…
Mais ce rapport ne sera pas adopté en raison des agitations
économiques et politiques de l’époque. Malgré cela, le processus se
poursuit pour parvenir à la mise en place du Serpent Monétaire
Européen en 1972. Celui-ci établi des bandes de fluctuation de
2,25% entre les monnaies des pays de la Communauté Economique
Européenne. De la même manière, cette tentative ne sera pas un
succès : si la volonté de créer un fond européen de coopération
monétaire existait, le choc pétrolier de 1973 a conduit à son
abandon. La crise a en effet conduit à l’inflation, créant ainsi
une disparité des taux d’inflation et donc une impossibilité se
s’en tenir à ce qui avait préalablement été établi. On a ainsi
abandonné les interventions sur les marchés de change (le
flottement libre des devises se généralise, et les Banques
Centrales n’interviennent plus systématiquement pour maintenir le
taux).
Afin de trouver une stabilité monétaire, le Système Monétaire
Européen (SME) est mis en place en 1978. Il a permis la création de
l’ECU (European Currency Unit), qui définit des marges de
fluctuation acceptables, mais aussi la mise en place de mécanisme
de change conservant un taux de change stable mais ajustable. Cela
a permis la stabilité du taux.
L’union économique et monétaire ne s’est réellement mise en
place qu’à partir de 1986, date à laquelle l’Acte Unique Européen
(AUE) a été adopté. Celui-ci doit faire parvenir la communauté à la
mise en place d’un marché intérieur unique. Il a également permis
la libre circulation des marchandises, des personnes, des capitaux,
et des services. Cela a par exemple conduit à l’harmonisation
d’impôts indirects, à la libéralisation des mouvements des
capitaux. Les avancées étant importantes, il était désormais
nécessaire de poser les bases d’une union économique et monétaire.
C’est ainsi que le rapport Delors de 1989 va formuler certaines
recommandations :
- Les économies des pays devenant plus interdépendantes, il est
nécessaire de mener une coordination plus étroite des politiques
nationales
- Une zone monétaire doit être mise en place pour éliminer la
variabilité des taux de change
- Une monnaie unique doit donc être adoptée
- L’union économique et l’union monétaire doivent être établies
en parallèle.
Concrétisation
Le traité de Maastricht va aller dans ce sens, en 1992, en
créant d’une part l’Union Européenne (UE), d’autre part l’Union
Economique et Monétaire (UEM). Il prévoit la création d’une monnaie
unique pour les pays qui auront satisfait aux critères de
convergence entre leurs économies, ainsi que la création de la
Banque Centrale Européenne (BCE) contenue dans un Système Européen
de Banques Centrales, qui décidera de la politique monétaire. La
politique budgétaire quant à elle restera la compétence des Etats
membres.
Ce traité prévoit trois phases :
- 1ère phase : 1990-1993
Elle prévoit la coopération entre banques centrales, qui
deviendront plus indépendantes, la libre circulation des capitaux
entre Etats membres, ainsi que la coordination des politiques
économiques (qui restent l’œuvre de la politique nationale).
- 2ème phase : 1994-1998
L’Institut monétaire européen, ancêtre de la BCE, est crée pour
assurer la convergence des économies, la stabilité des prix et taux
de change, et assurer la convergence des taux d’intérêt à long
terme. La Banque Centrale Européenne est crée en 1998.
- 3ème phase : à partir de 1999
La monnaie unique est introduite : on passe à l’euro. 11 pays
avaient intégré l’euro, ils sont désormais 16 : Allemagne –
Autriche – Belgique – Espagne – Finlande – France – Grèce – Irlande
– Italie – Luxembourg - Pays-Bas – Portugal - Slovénie - Chypre -
Malte – Slovaquie