En tant que fabrication de l’homme, elle pourrait s’opposer à la nature, mais certaines formes d’art sembleraient plutôt en constituer un prolongement.

La question de l’art

L’art s’est tout d’abord développé par la conception des « beaux-arts ». Il s’agissait des arts peu accessibles à tous, réservés à une élite. C’était l’époque des tableaux de grands peintres reconnus par leurs contemporains. Mais par la suite, l’art évolue et on arrive à un art qui évoque le sentiment, le mal-être. Mais on ne peut à une époque où la censure est importante tout évoquer dans l’art ; les peintres innovent ainsi par des conceptions subtiles (Les Ménines, Vélasquez). Ce n’est que plus tard que l’art s’est ensuite tourné vers des considérations plus provocantes, plus dénonciatrice de la société de l’époque. C’est ainsi que l’art choque, amuse ou encore interroge. Ce n’est donc que bien plus tard qu’apparaitra l’art en tant que moyen de revendication, de dénonciation.

Les questions relatives à l’art sont nombreuses, et ont évoluées au fil du temps. Outre celle de savoir ce qu’est l’art, la question de la figuration a agité le milieu artistique au 20e siècle. Comment représenter quelqu’un ou quelque chose ? Par sa propre vision, par l’image qui en ressort ou encore par celle qu’on les autres s’en font ? A cette question, les artistes répondent différemment notamment en fonction de l’époque à laquelle ils vivent. Mais même si l’artiste veut être neutre, on peut considérer qu’il existe toujours une intention, une volonté de mettre en avant un élément plutôt qu’un autre. Selon Ernst Gombrich, « l’œil innocent » est un mythe.

Principaux courants artistiques

Baroque

Ce mouvement européen s’inscrit dans une période d’un siècle : d’environ 1560 à 1660. Alors que l’Europe se trouve dans une période d’inquiétude et de remise en question, l’art exprime ce sentiment d’instabilité. Les œuvres expriment ainsi la mort, la folie ou encore l’illusion. Les artistes se basent sur divers procédés de suggestion d’un sens ; on utilise en effet alors beaucoup les métaphores, les hyperboles, les trucages ou encore les jeux de perspective. Au niveau architectural, l’esprit baroque se caractérise par des lignes brisées et des courbes. L’art baroque le plus important se situa en Italie essentiellement, même si le mouvement est bien européen.

Principaux artistes : Vélasquez, Georges de La Tour, les frères Le Nain.

Principales œuvres : La fontaine des Quatre-Fleuves (1648-1651), L’Enlèvement de Proserpine (1694-1699) de Girardon.

Romantisme

Ce courant nait progressivement après l’époque des Lumières, époque à laquelle la raison occupait une place prépondérante. Il se développera environ jusqu’en 1850. On veut alors s’attacher à des considérations plus sentimentales et irrationnelles ; on ne retient plus le sentiment, on l’exprime. On s’attache aussi à la nature, qui devient l’expression de l’âme. L’individu et son âme sont donc au cœur du romantisme. Il rompt ainsi avec ce qu’avait été le classicisme et ses canons esthétiques qui ne prenaient aucunement en compte le sentiment humain. Le romantisme s’exprimera ainsi sous formes de peinture, de théâtre, de musique, de romain ou encore d’essai. La poésie connaitra alors ce qu’on appelle le lyrisme romantique, crée par l’œuvre de Lamartine en 1820 et le théâtre une remise en cause de la tragédie classique préalablement strictement mise en œuvre.

Principaux artistes : Musset, Châteaubriant, Lamartine, Delacroix, Baudelaire, Victor Hugo, Nerval.

Principales œuvres : Le Radeau de la Méduse (1819, Musée du Louvre) d’Eugène Delacroix, Hernani (1830) de Victor Hugo.

Impressionnisme

C’est le premier mouvement qui remet en cause l’académisme. L’idée du mouvement est de montrer les impressions subjectives, les phénomènes naturels changeant. Les artistes impressionnistes ont tout d’abord du faire face à de nombreuses critiques des milieux artistiques de l’époque. En réaction aux refus constants d’exposition de leurs œuvres, les impressionnistes se regroupent et organisent un salon des refusés dans lequel ils exposent. L’impressionnisme privilégie les couleurs vives, les modifications de lumière et les visions différentes du paysage.

Principaux artistes : Monet, Renoir, Sisley, Cézanne, Pissarro, Degas.

Principales œuvres : Impression soleil levant (Monet), Déjeuner sur l’herbe (Manet)

Expressionnisme

Ce courant artistique tend à déformer la réalité des paysages, des visages, afin de rendre compte au spectateur de l’émotion qu’ils procurent. Il se fonde notamment sur les prémices de la psychanalyse et ses interprétations, en réaction contre la société. En fonction de l’artiste, de ses envies ou encore de son humeur, les tableaux sont plus ou moins colorés, dynamiques, violents. Dans cette optique, l’expressionnisme est un prolongement du fauvisme. Par la suite, le courant aura des influences importantes sur divers domaines artistiques et notamment sur le théâtre avec Bertolt Brecht, et sur le cinéma avec Fritz Lang (Métropolis). L’expressionnisme par son aspect « torturé » montre le monde de l’entre-deux-guerres.

Principaux artistes : Kandinsky, Otto Dix, Edvard Munch, Schiele.

Principales oeuvres: M le maudit de Fritz Lang, Invalides de guerre jouant aux cartes (1920) d’Otto Dix.

Cubisme

Initié par Braque et Picasso, il prend forme avec les Demoiselles d’Avignon en 1907, œuvre de Picasso. On considère qu’il y a eu trois types de cubisme : cubisme analytique (reproduire le sujet avec des formes simples et géométriques), cubisme synthétique (introduction du collage), cubisme orphique (la couleur se détache de la forme et permet le mouvement).

Principaux artistes : Fernand Léger, Picasso, Braque

Surréalisme

On attribue généralement à André Breton le bénéfice de la naissance de ce mouvement, et ainsi à la publication de son Manifeste du surréalisme en 1924. C’est en réaction aux valeurs préétablies, à ce qui caractérise la société de l’époque que le mouvement se met en place, et s’affirme essentiellement durant l’entre-deux-guerres. Le surréalisme s’établit sous plusieurs formes : cinéma, littérature, peinture.

Principaux artistes : André Breton, Marcel Soupault, Louis Aragon, Miro, Magritte, Max Ernst.

Principales œuvres : Un chien andalou de Luis Buñuel, Nadja d’André Breton, mais aussi les « cadavres exquis » propres aux surréalistes.

Pop art

Ce mouvement artistique né un peu avant les années 60 avait pour objet de dénoncer les excès de la société de consommation. C’est sur la base des procédés de cette société que les artistes vont s’appuyer ; les méthodes sont simples, peu couteuses, et accessibles au grand public. Les œuvres sont donc des objets à consommer simplement, elles sont alors désacralisées. Les couleurs sont vives et les images souvent simples.

Principaux artistes : Andy Warhol, Jasper Johns, Richard Hamilton, Roy Lichtenstein.

Principales œuvres: Soupe Campbell (1968) d’Andy Wahrol, Trois drapeaux (1958) de Jasper Johns.

Land art

A la fin des années 1960, le paysage devient le support de l’art. Il s’agit d’agir directement sur la nature pour édifier une œuvre, qui elle-même peut utiliser la nature. Le Land Art fait sortir les œuvres, et ne les expose plus seulement dans les musées. Avec ce mouvement, on assiste aux débuts de l’art éphémère.

Principaux artistes : Christo (son concept principal est l’emballage des monuments : idée de voir sous un nouvel angle quelque chose auquel on ne fait plus attention), Walter de Maria, Richard Long, Robert Smithson.

Principales œuvres : Spiral Jetty (Robert Smithson), Lightning Field (Walter de Maria).

Action painting

La principale technique consiste en une projection de peinture sur la toile. L’artiste utilisant majoritairement cet art est Jackson Pollock. De Kooning fera également parti de ce courant.

La Performance

L’art performance consiste à prendre un groupe ou un individu à un moment donné de leur action ; à ce moment se fonde l’œuvre. Ce concept repose donc sur l’éphémère. Les techniques utilisées sont nombreuses et diverses : théâtre, musique, danse poésie, etc. Gunter Brus est l’un des artistes de ce mouvement.