Sur l’existentialisme
A la différence des objets, l’homme n’est pas défini avant
d’exister.
- L’objet est conçu puis produit : son essence précède son
existence. Au contraire, l’homme n’est pas défini : « l’existence
précède l’essence » (l’homme se construit progressivement, par ses
choix, ses actes, etc.).
Sartre refuse ainsi tout entité qui créerait l’essence de
l’homme avant que celui n’existe : tout dieu ou être suprême ne
peut exister car l’homme n’est l’objet de personne.
Sur la liberté
L’homme est originellement libre, car déterminé par aucune
instance supérieure. Si l’on considère que Dieu n’existe pas, alors
l’homme arrive au monde sans avoir été défini par un Dieu. C’est à
lui qu’il revient de se définir : « L’homme n’est que ce qu’il se
fait ».
- L’homme est libre de ce qu’il fait.
Pourtant, il a le sentiment de n’être pas libre, car déterminé
par la situation dans laquelle il nait, etc.
- Or, il a sans cesse des choix à faire et n’est en aucun cas
limité par une quelconque situation contraignante : « jamais nous
n’avons été plus libres que sous l’occupation allemande ». Pendant
l’occupation en effet, les hommes ont eu le choix de collaborer ou
de ne rien faire : ils étaient libres de choisir.
- La seule difficulté pour l’homme doit réellement faire face
vient du fait qu’il est être libre.
La liberté n’est pas centrée sur le sujet seul, mais s’exerce en
lien avec les autres. Elle n’est pas individualiste, et reconnait
au contraire la valeur de la solidarité.
- L’homme accomplit le Cogito cartésien en relation avec les
autres. Le monde est un nœud de relation entre différents Cogitos,
qui existent les uns par rapport aux autres : « Autrui est le
médiateur indispensable entre moi et moi-même ».
Sartre considère que la conscience n’est pas repliée sur le
sujet lui-même, mais au contraire ouverte sur l’extérieur.
Sur la responsabilité de l’homme
Notre responsabilité est universelle : les choix personnels
créent des modèles que l’homme choisi comme étant bons ; le modèle
ainsi crée donne une valeur universelle à ses choix. Ainsi, notre
responsabilité est universelle.
Etre libre, c’est donc aussi être responsable. Mais la
conscience que l’homme a de ses responsabilités est difficile à
vivre. Elle entraine plusieurs conséquences :
- L’angoisse : face à un éventuel danger, l’homme craint les
conséquences de ses actes. Face à l’horizon infini des possibles,
l’homme vit dans l’angoisse.
- Le délaissement : sans Dieu, l’homme est seul et doit ainsi se
guider lui-même, créer ses propres valeurs.
- Le désespoir : l’homme est lucide quant à son action, il sait
qu’il doit seulement rêver de ce qui est possible.