Hannah Arendt

Elève de Heidegger, Hannah Arendt (1906-1975) a développé une philosophie imprégnée des évènements qui ont marqué le 20e siècle.

Sur le totalitarisme

Dans Les Origines du totalitarisme, Hannah Arendt analyse les causes de l’émergence de systèmes totalitaires dans nos sociétés contemporaines.

  • Elle place le régime communiste stalinien et le régime hitlérien dans la même catégorie de totalitarisme.

Hannah Arendt montre qu’une masse d’individus se trouve prise au piège de quelques-uns en raison de leur éloignement de la sphère sociale.

  • Le repli des hommes sur la sphère privée a conduit les hommes à se soumettre à une autorité totalitaire. Sous l’effet de l’impérialisme, les Etats-nations ont perdu de leur puissance et laissé les individus sans aucun lien de solidarité ; seul un ressentiment anime ces individus : en Allemagne, le sentiment anti-juif.
  • L’individu se trouve dans une véritable solitude désespérée, puis dans un esseulement destructeur.

Ainsi, le rassemblement d’individus isolés et esseulés peut se faire par l’arrivée d’un guide suprême, qui appuyé par la propagande banalise le mal et fait perdurer leur dépersonnalisation.

Hannah Arendt montre que la domination totalitaire isole les individus et détruit leur vie privée ; elle se fonde « sur l’expérience absolue de non-appartenance au monde ». Le totalitarisme détruit la séparation entre vie publique et vie privée.

Sur l’époque en crise

Dans La crise de la culture, Hannah Arendt évoque la question du changement de statut de l’œuvre.

  • L’œuvre est devenue un produit échangeable, qui n’est plus le support d’une transmission traditionnelle ou historique.

Hannah Arendt montre que les figures d’autorité ont évolué : elles ont perdu en crédibilité, et ne permettent plus la transmission de valeurs. Elle évoque là « une crise de l’autorité ».