Descartes

Descartes a créé la philosophie moderne, en inscrivant au sein de la pensée l’importance de la raison.

La méthode

Il se donne pour objectif, par sa méthode, de rendre les choses intelligibles et inaccessibles au doute.

  • Le raisonnement intellectuel doit être constant.

Dans le Discours de la méthode (1637), il dénombre quatre règles à respecter : l’évidence, l’analyse, la synthèse et le dénombrement.

Cette méthode doit permettre de lutter contre les préjugés de l’enfance. L’enfance est une période pendant laquelle l’individu croit que voir, c’est savoir, et que la certitude est synonyme de vérité.

  • A l’état enfantin, de fausses évidences naissent de la réception passive des informations extérieures ; l’enfant reçoit sans analyse possibles des préjugés. Ainsi, les préjugés sont à la base de la condition humaine.

Descartes cherche ainsi à construire une connaissance débarrassée de toute croyance.

Le doute cartésien

Descartes prend conscience que les certitudes ne créent pas des vérités ; les opinions ne sont pas certaines. Il envisage donc dans ses Méditations métaphysiques de se défaire de toutes les opinions qu’il a reçues.

  • Anéantir les opinions permet de construire des bases solides à la connaissance.
  • La destruction des opinions doit s’effectuer dans une « paisible solitude », permettant de s’écarter des choses de la vie quotidienne.

Pour y parvenir, Descartes utilise le doute pour se mettre à distance de ses idées et les analyser. Le doute permet donc d’atteindre la vérité en passant par une progression méthodique (douter des choses plus faciles, puis plus difficiles).

  • Le doute cartésien est volontaire, il vient d’une volonté de parvenir à la vérité. Le doute doit s’exercer sur toute chose afin de le vaincre.
  • Ce qui est douteux est considéré faux pour Descartes. Il sort du doute pour l’anéantir et ainsi trouver « une chose certaine et indubitable ».

    Si le doute met en suspens la philosophie, l’action, elle, n’attend pas : il faut agir en respectant certaines règles de morale (obéir aux lois, être résolu dans ses actions, trouver une bonne occupation et ne pas chercher ni la fortune ne à changer l’ordre du monde), tout en étant guidé par la raison.

La lecture des Anciens

Descartes considère qu’il est important de lire les ouvrages des Anciens, mais qu’à un moment, il est nécessaire de s’en éloigner afin d’affiner ses propres pensées.

  • Lire peut conduire à considérer vraies certaines affirmations ; les opinions des auteurs sont alors systématiquement perçues comme véridiques.

L’homme doit limiter sa lecture afin de ne pas remplir trop sa mémoire pour rendre « notre esprit apte à augmenter sa science ». L’accumulation des connaissances entrave la raison. L’homme doit développer ses facultés de raisonnement, le bon sens.

  • Ce n’est pas par la lecture des auteurs que l’homme comprend la nature. Les hommes qui trop assidus à la lecture prennent l’habitude d’adopter les raisonnements des autres, ils deviennent aveugles à la vérité.

La raison

La raison existe dans chaque être humain ; il lui revient de l’exercer.

  • La raison doit permettre à l’homme de chercher à expliquer, par le dialogue, la discussion.

La raison doit permettre d’expliquer les effets des causes.

  • La nature obéit à des lois. Descartes met fin à l’admiration et à l’étonnement des hommes pour certains phénomènes naturels : ainsi du rayon lumineux traversant un dioptre, que Descartes explique rationnellement.

Descartes tente de mettre fin à l’étonnement des hommes, qui est « un excès d’admiration qui ne peut jamais être que mauvais » car « cela peut ôter ou pervertir l’usage de la raison ».

  • Pourtant, Descartes considère que l’admiration permet de susciter l’attention sur certains objets. Si l’étonnement (curiosité) peut conduire à s’intéresser à quelque chose, il ne doit pas s’arrêter à la perception. Les hommes doivent chercher à connaitre ce quelque chose.

Descartes dénonce ainsi l’étonnement, car l’on ne peut être étonné devant une chose qu’on peut expliquer rationnellement.

Il montre que le monde est purement matériel ; ce n’est que grâce à une « inspection de l’esprit » qu’il est possible de s’en rendre compte.

  • La nature peut être appréhendée grâce aux mathématiques. Ainsi par exemple, le cœur peut être considéré comme une pompe.

Ainsi, le monde n’est qu’un grand ensemble en mouvement, totalement appréhendable par la connaissance.

  • L’homme n’étant plus soumis à ce qui lui est extérieur il peut devenir « maître et possesseur » de la nature.

Dieu

L’homme a une idée de l’infini ; mais lorsqu’il parle d’infini, il ne peut parler de lui car il est un être fini et imparfait. Il ne peut donc que parler de Dieu, être infini et parfait.

Dieu est perçu comme le garant de la vérité et du monde. Il a établi des « lois dans la nature comme un roi dans son royaume ».