Mercantilisme

Le mercantilisme n’est pas une école, mais ce terme a été utilisé pour qualifier le courant économique animant l’Europe des 16ème et 17ème siècles. Alors que l'époque connait les grandes découvertes (Magellan, Colomb), les échanges s’accentuent entre les pays, et contribuent à créer les premiers Etats modernes. Ces Etats cherchent à accroître leur pouvoir en faisant venir d'importantes quantités de métaux précieux ; on pense alors que la puissance d'un pays est fonction de ces stocks.

Quesnay, Smith et beaucoup d’autres émettront des critiques virulentes à l’égard de cette théorie. Ils considèrent que la théorie mercantiliste ne se fonde pas sur les vraies richesses d'un pays, c'est-à-dire les travailleurs. C'est ainsi qu'apparaîtra le courant libéral, qui se substituera progressivement au mercantilisme.

Qu’est ce que le mercantilisme ?

Le mercantilisme repose sur la possession de métaux précieux comme l’or ou l’argent, ce qui est censé révéler la richesse d’un pays. En effet, à cette époque les monnaies ne circulent qu’entre les plus fortunés, et les arrivées massives de métaux précieux en provenance du Nouveau Monde ne font que renforcer cette conviction.

Le mercantilisme est une doctrine qui repose sur l'existence d'un Etat fort. Le bon fonctionnement économique est en effet favorisé par l'essor des autres secteurs. La puissance d'un Etat est donc fonction de la richesse du prince et des activités commerciales.

Cette politique apparue au XVe siècle a notamment été développée par Colbert.

La puissance étatique

Selon la doctrine mercantiliste, les individus ne sont pas que des êtres économiques, mais des hommes ayant diverses activités professionnelles que le mercantilisme cherche à regrouper. Les anciens économistes considéraient que chacun dispose dans chaque profession d’un intérêt particulier, différent des intérêts de la société. En revanche, la conception mercantiliste veut que les intérêts particuliers et les intérêts généraux soient intégrés au sein d’une même entité, pour fonder une grande nation qui n’aurait que des intérêts généraux.

Le but premier du mercantilisme est de renforcer la puissance étatique. On considère que l’Etat doit conserver ses richesses à l’intérieur du pays. Ainsi, dans un contexte où les richesses sont échangées aux quatre coins du monde sous l'effet du développement commercial, les pays doivent conserver leurs richesses en exportant davantage et en limitant les importations.

Le protectionnisme doit en donc être renforcé : les droits de douanes sont revus à la hausse, et les importations sont strictement règlementées. A l’inverse, les exportations bénéficient de subventions qui les favorisent. Il faut également d’un autre côté favoriser la production interne du pays, par le biais du développement de manufactures, mais aussi par celui des routes destinées à favoriser les flux intérieurs de marchandises. On construit également des monopoles de commerce international comme la compagnie des Indes, pour vendre plus cher.

L’Etat doit également mettre en place des règlements qui protègent les métiers nationaux afin d’éviter la concurrence extérieure.

Le commerce

Pour les mercantilistes, le commerce permet de s'enrichir. Il faut donc favoriser le développement du commerce extérieur et accroître les exportations.

La balance commerciale doit être excédentaire car elle montre le niveau de richesses du pays (mise en balance des exportations par rapport aux importations). En effet, si elle était positive, cela signifiait que beaucoup d’or avait été accumulé.

Les différents types de mercantilisme

Les différents pays qui appliquent à cette époque la théorie mercantiliste ne disposent pas des mêmes résultats. En effet, tous n’ont pas la même vision de l'accumlation de richesses.

On peut considérer qu’il existe trois types de mercantilisme :

  • Le mercantilisme bullioniste

    Cette doctrine repose sur le seul intérêt porté pour les métaux précieux. C'est ce qu'Espagnols et Portugais appliquent dans leur pays en considérant que la valorisation de l’Etat repose sur l'accès à ces métaux ; la véritable source de la richesse est l'or et l'argent. Il faut donc augmenter au maximum les stocks de métaux et empêcher toute sortie de capitaux hors du royaume. Malheureusement, cette pratique ne s’avèrera pas concluante puisque ces deux pays se trouveront rapidement en déclin.

  • Le mercantilisme britannique

    Puisque l’Angleterre est une île, elle a mis en avant ses principaux atouts en misant sur le commerce maritime. En créant un monopole dans ce secteur, le pays peut contrôler facilement le commerce extérieur et devenir le principal intermédiaire des transactions commerciales. Mais ce courant de pensée se rapproche davantage du libéralisme car il convenait de laisser une grande liberté au commerce et de mettre en place un système de libre-échange pour le favoriser.

    Les chefs de fils principaux de ce courants sont David Hume ou encore John Locke.

  • Le mercantilisme français

    Les atouts de la France sont : sa population et son territoire. La richesse du pays ne peut qu'être issue de ces deux atouts. La France mise donc sur l’agriculture, et sur le développement industriel et artisanal. Pour cela, l’Etat doit intervenir dans l'économie : des réglementations douanières doivent être instaurées et des aides doivent être octroyées aux entreprises privées pour accroître leur stock d’or car le but est de bénéficier d'excédents commerciaux.

    Les chefs de fils de ce mouvement sont Colbert, Bodin ou encore Montchrestien.