Régimes démocratiques
Les régimes démocratiques possèdent un pouvoir législatif dont
dispose un parlement, d’un pouvoir exécutif et d’un pouvoir
judiciaire. Cependant, deux grands types de régimes organisent de
façon différente les relations entre le pouvoir législatif et le
pouvoir exécutif.
Régimes parlementaires
Le régime parlementaire repose sur les liens particuliers qui
s’exercent entre trois acteurs principaux :
- Le parlement, dont les parlementaires sont élus par les
citoyens, exerce le pouvoir législatif (élaboration et vote des
lois). Il donne sa confiance au gouvernement pour assurer sa
fonction exécutive, ce qui le légitime en disposant d’une majorité
au parlement.
- Le gouvernement, composé de personnes choisies par leur parti
politique pour assurer la gestion d’un portefeuille ministériel,
exerce le pouvoir exécutif. Il applique les lois en mettant en
place des mesures appliquées par le biais de l’administration. Le
gouvernement est responsable devant le parlement.
- Le chef de l’Etat peut être un roi ou un président selon les
régimes. Il a souvent un rôle minime, de représentation du pays à
l’étranger. Le chef de l’Etat ne peut donc agir sans le
consentement du gouvernement, lui-même responsable de ses actes
devant le parlement.
Il existe donc une relation de responsabilité du chef de l’Etat
et du gouvernement devant le parlement qui donne ou non sa
confiance au gouvernement. Ce dernier est en effet souvent institué
ou destitué par un vote de confiance du parlement. C’est cette
relation qui caractérise le régime parlementaire.
Régimes présidentiels
On retrouve dans les régimes présidentiels les mêmes organes que
dans les régimes parlementaires :
- Le parlement exerce la fonction législative.
- Le gouvernement est le président lui-même, élu par les citoyens
ou de façon indirecte, par un collège de grands électeurs eux-mêmes
élus par les citoyens (ex : Etats-Unis) ; il n’est donc pas
responsable devant le parlement, mais devant les citoyens. Chef du
gouvernement qu’il compose lui-même, il exerce le pouvoir exécutif,
entouré de sa propre administration. Cette administration est
distincte de l’administration d’Etat car elle ne perdure que durant
le mandat présidentiel. Le gouvernement n’est donc responsable que
devant le président.
A la différence du régime parlementaire, le gouvernement n’a
alors pas besoin de recevoir la confiance du parlement ; il n’est
pas responsable devant le parlement.
Le contrôle qui s’exerce entre le président et les assemblées
parlementaires repose sur le système des « checks and balances »
(poids et contrepoids) qui permet parfois au parlement, parfois au
président, de se contrôler mutuellement.
Adaptation de ces régimes
Les régimes parlementaires et présidentiels ont été adaptés à
chaque territoire.
Ainsi, certains pays ont introduit des caractéristiques de l’un
et l’autre de ces régimes, que l’on nomme régimes
semi-présidentiels, à l’image de la France ou de la Finlande.
Le régime semi-présidentiel en France
En France, le pouvoir exécutif est divisé entre le gouvernement
et le président, qui n’est pas le chef du gouvernement ; il revient
au premier ministre la fonction de chef de l’exécutif. De plus, le
président possède des pouvoirs plus importants que ceux qui sont
attribués dans un régime parlementaire au sens strict.
Régimes non démocratiques
Régimes autoritaires
L’autoritarisme est caractérisé par la domination d’une élite
souvent liée aux forces armées.
A l’inverse du système démocratique, il ne peut y avoir
d’alternance politique car la liberté d’expression est limitée,
empêchant ainsi toute compétition politique. Il existe donc un
véritable clivage entre l’Etat et la société.
Configurations de régimes autoritaires :
- Patrimonialisme traditionnel (Max Weber) : le gouvernement
repose sur l’autorité d’un souverain qui détient les biens de
l’Etat. Ainsi des monarchies d’Ancien Régime
- Césarisme, bonapartisme : prééminence de l’exécutif détenu par
un dirigeant qui règne à vie. Ainsi de Bonaparte.
- Populistes : exaltation du pouvoir populaire
Régimes totalitaires
Le totalitarisme est caractérisé par l’instauration d’un régime
de terreur : des institutions sont créées pour contrôler la
société, et la réprimer certains comportements individuels ou
collectifs déviants par rapport à l’idéologie (orientation
sexuelle, choix politique…).
Il existe ainsi un lien fort entre l’Etat et la société, les
individus étant poussés à adhérer à l’idéologie mise en avant par
le pouvoir central. La sphère privée est ainsi limitée par
l’immiscion de l’idéologie à tous les niveaux. L’individu perd
alors son autonomie et sa liberté, contraint d’adhérer à la
stratégie d’un chef qui domine la société. Le chef impose un culte
de la personnalité et une idéologie appliquée par son parti
politique. Ce parti est un parti de masse, unique, organisé par le
pouvoir central. La propagande joue donc un rôle proéminent dans
l’organisation du peuple en s’immisçant dans toutes les sphères
sociales, notamment par le biais des institutions sociales. Cette
idéologie, sorte de religion séculière pour reprendre les termes de
Raymond Aron, créé une croyance populaire intangible
La contestation du régime peut donner lieu à de virulentes
répressions. Ainsi, le totalitarisme maîtrise en quelque sorte
toute la vie des individus.
Parmi expériences totalitaires, on peut citer le nazisme
d’Hitler, le fascisme de Mussolini ou le communisme de Staline.