De la contamination de l’or bleu

Pesticides, aluminium, médicaments, nitrates, radioactivité… L’eau du robinet contient de nombreuses substances polluantes. Les pesticides utilisés dans les années 1970 subsistent dans l’eau car ils ont atteint les nappes souterraines, et si Paris n’utilise plus l’aluminium pour éclaircir son eau potable, les autres régions de France y ajoutent des sels d’aluminium depuis des années. Mis en cause dans la survenance de la maladie d’Alzheimer, l’aluminium serait en effet toxique à fortes doses ou à doses régulières. La norme fixée par l’OMS est une référence de qualité, non une limite à respecter, ce qui permet aux compagnies des eaux de la dépasser. Les mises en cause de l’Onema début 2013 ont révélé la défaillance du système de production des données sur la qualité de l’eau en soulignant les conflits d’intérêts, les falsifications de données, etc. De plus, le marché de l’eau est détenu par trois mastodontes (Suez, Veolia et Saur), qui bénéficient d’un important pouvoir économique et politique.

Les effets néfastes des substances présentes dans l’eau du robinet sont pour certains connus. Les scientifiques ont ainsi pu constater la féminisation des poissons dans les eaux en raison de la présence de médicaments. Mais l’eau du robinet n’est pas seulement celle que nous buvons : « près de la moitié de la contamination par les polluants de l’eau chez les enfants passe par la peau » (7).

Pour éviter l’eau du robinet, certains choisissent de boire de l’eau minérale. Cette eau, qui à l’origine devait être bue de façon occasionnelle, n’est pas toujours conforme aux critères de potabilité définis par les normes européennes. De plus, certaines de ces eaux n’indiquent pas les sources d’où elles proviennent, alors que les concentrations en sulfate ou en calcium diffèrent sans que l’étiquetage le rappelle.